J’ai rencontré Abdoul Mbaye qui m’a proposé une collaboration, consistant à descendre sur le terrain et à le représenter en tant que tête de liste de la coalition Joyyanti dans le département de Dagana. Abdoul Mbaye n’a jamais fait de la politique. Il présente un nouveau visage au regard de la population et constitue du point de vue de sa carrière professionnelle, un exemple de rigueur, de professionnalisme, pour beaucoup de jeunes Sénégalais. Et voyant que je partage avec lui des points de convergence, j’ai décidé de travailler avec lui. Les Sénégalais ont besoin de changement. Nous sommes prêts à engager la bataille pour sortir le Sénégal de la pauvreté et du sous-développement.
Pensez-vous être assez outillé pour vaincre Oumar Sarr dans son fief ?
Nous avons des chances de sortir victorieux, le lendemain de ces échéances électorales. Pour plusieurs raisons : nous offrons aux électeurs du département de Dagana la jeunesse, la nouveauté, une rupture. Nous constituons un exemple au regard de la jeunesse du Walo… Nous avons discuté avec la population du Walo et on est prêt à répondre aux nombreux défis auxquels ils sont confrontés dans le domaine de l’agriculture (la principale activité économique dans le Walo) de l’emploi, la sécurité,…
Vous avez évoqué l’emploi, l’agriculture et la sécurité. Seront-ce vos principaux points de bataille lorsque vous serez député ?
D’abord c’est l’éducation. Notre système éducatif a besoin de réformes profondes. Nous avons besoin d’un système éducatif qui réponde à nos aspirations de développement. Dans ce système éducatif, il y a un problème d’adéquation entre l’offre et la demande. Le régime actuel le comprend très bien, mais n’apporte malheureusement, pas les vraies solutions. C’est le même système éducatif qui était là depuis l’indépendance et qui continue d’éduquer nos enfants. Nous avons besoin de réformer profondément, ce système éducatif et que ce soient des réformes de rupture. Dans les pays développés, avec un système performant, les jeunes sont opérationnels avec un simple bac. Mais avec notre système éducatif, avec un bac vous ne savez rien faire. On doit mettre un terme à ce système.
Le secteur de la justice a aussi besoin d’être réformé. Notre justice se manifeste parfois de façon lamentable, en obéissant aux injonctions du pouvoir exécutif. Il faut donner plus de pouvoir à cette justice, et lui permettre d’être indépendante, en rendant plus électifs certains postes au niveau de la magistrature. Si on permettait aux acteurs et auxiliaires de la justice de choisir leur procureur, comme cela se fait aux Usa, peut-être que ce dernier serait beaucoup plus indépendant… La justice est un levier fondamental dans le développement économique. Sans une justice performante, les investisseurs ne viennent pas.
Le rôle d’un parlementaire, c’est également de contrôler l’action de l’Exécutif, et de veiller à la transparence. Il serait mieux d’aider le pouvoir législatif à faire son travail, en instituant une commission d’enquête parlementaire indépendante, qui puisse enquêter sur les événements qui interpellent toute la Nation du Sénégal : comme le débat sur le pétrole. Il faut également revoir la loi sur la parité, qui pose un problème à tous. Ça ne me dérange pas que tous les membres du gouvernement soient des femmes, pourvu qu’elles soient compétentes. Accorder la parité, c’est minimiser les femmes. Wade avait voté cette loi pour plaire seulement à la gent féminine. Si Wade était jusqu’à présent au pouvoir, il n’allait jamais prendre les décrets d’application vu les problèmes que ça pose. Cette loi pose problème c’est pourquoi elle ne s’applique pas à tout le monde. On applique la parité partout, sauf à Touba. Pour quelle raison ? Là on doit avoir le courage de discuter, que chacun donne son point de vue pour une solution adéquate. On doit privilégier le critère de la compétence et du mérite.