#Thiès – Promotion des énergies renouvelables : L’Ept inaugure une académie solaire

L’inauguration hier de l’Académie solaire de l’Ecole polytechnique de Thiès (Ept), appelée à devenir un centre d’excellence dans le domaine des technologies solaires, reste perçue, par le Directeur général de l’Aner, comme «un moment marquant une étape significative dans notre quête commune d’un avenir plus durable, à travers la promotion de l’énergie solaire et le renforcement des capacités techniques et humaines nécessaires à son développement».
L’Ecole polytechnique de Thiès a inauguré hier une académie solaire appelée à devenir un centre d’excellence dans le domaine des technologies solaires. Pr Diouma Kobor, qui exprime sa gratitude à l’Alliance solaire internationale (Asi), à l’Onudi et au gouvernement français dont l’engagement et le soutien constant ont rendu possible ce projet visionnaire, campe l’enjeu : «l’Académie solaire est l’illustration concrète de ce que nous pouvons accomplir lorsque nous unissons nos forces autour d’un objectif commun.» Il rappelle que l’Asi, lancée en 2015 lors de la Cop 21 à Paris par l’Inde et la France, avec pour objectif de promouvoir l’énergie solaire comme une source d’énergie propre, abordable et accessible, en particulier dans les pays situés entre les tropiques, où l’ensoleillement est abondant, est une initiative qui vise également à rassembler des pays partageant le potentiel d’énergie solaire pour encourager l’adoption de solutions solaires, réduire la dépendance aux énergies fossiles et atteindre les objectifs climatiques internationaux. Pr Diouma Kobor salue que le Sénégal fasse partie des pays choisis par l’Asi pour abriter une académie solaire et un centre de ressources dans le cadre du programme «Star-C».
L’Académie complétera également les efforts des centres Star-C
«L’urgence climatique et les défis énergétiques que nous affrontons aujourd’hui exigent une réponse ambitieuse et coordonnée, et l’énergie solaire, ressource inépuisable et accessible, représente une part essentielle de cette réponse», souligne Pr Kobor. Qui rappelle : «Pour exploiter tout son potentiel, nous devons aller au-delà des avancées technologiques : nous devons investir dans les compétences humaines.» Et, poursuit-il, «c’est précisément la mission de l’Académie solaire». Selon lui, «en proposant des formations professionnelles de qualité, en établissant des certifications reconnues et en explorant tous les aspects de l’énergie solaire de la politique à l’ingénierie, du financement à la maintenance et au recyclage, nous visons à créer un écosystème d’apprentissage qui favorisera l’émergence de leaders, d’innovateurs et d’agents de changement ».
Le Directeur général de l’Aner ajoute : «Il complétera également les efforts des centres Star-C, qui dispensent des formations à court terme et des programmes techniques ciblés. Ces initiatives offriront un continuum d’apprentissages adaptés aux besoins immédiats et stratégiques des différents acteurs du secteur solaire.» Il rappelle que l’Académie solaire (Ville de Thiès), située au cœur de l’Afrique de l’Ouest, est stratégiquement positionnée pour catalyser l’essor des technologies solaires dans toute la région. Il souhaite «que nous démarrions cette nouvelle ère, inviter toutes les parties prenantes (gouvernements, entreprises, universités, organisations de la Société civile et jeunes étudiants), à s’impliquer pleinement dans cette aventure». Il rappelle que «l’Acadé-mie solaire n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais aussi un espace de collaboration et d’innovation qui dépend de notre engagement collectif pour prospérer».
Les ambitions de Abdourahmane Diouf
Devant les autorités académiques, Dr Abdourahmane Diouf a fait comprendre que la transition énergétique au Sénégal vise à augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national à 40 % d’ici 2035. Selon lui, le gouvernement prévoit également d’accroître l’utilisation du gaz naturel pour remplacer le mazout et les centrales électriques alimentées au charbon. «D’ici 2030, le pays souhaite porter sa capacité de production à 2,5 Gw, avec au moins 30% d’énergies renouvelables», souligne le ministre. Il assure que le partenariat pour une «transition énergétique juste» permettra de promouvoir les énergies renouvelables et de stimuler une croissance économique durable tout en préservant l’environnement. Dr Diouf renseigne que l’académie dispensera des enseignements et des formations professionnelles de qualité sur le développement de l’énergie solaire par le biais de cours en présentiel et d’une plateforme d’apprentissage en ligne. Elle contribuera au développement de certifications professionnelles dans le domaine de l’énergie solaire et au renforcement des compétences couvrant tout le spectre des technologies solaires et des questions de déploiement associées, y compris la politique, la planification, l’ingénierie, le financement, les opérations, la maintenance et le recyclage. «L’Académie solaire sera complémentaire du travail effectué afin de mettre en place des centres de ressources en technologies et applications solaires. En effet, les centres dits Star-C ont vocation à mettre en œuvre des cadres de qualification certifiés et de dispenser des programmes de formation à court terme basés sur les aspects techniques et financiers des produits, applications et services solaires, à des fins de perfectionnement des compétences ou de reconversion», assure Abdourahmane Diouf. En tout cas, le rôle de l’Académie solaire, précise-t-il, est «différent» : il s’agira de «proposer des cours professionnels à long terme pour les personnes aspirant à développer leur carrière dans le domaine de l’énergie solaire».
Le développement de ces secteurs, indique Dr Diouf, exige donc l’existence de ressources humaines dont l’expertise servira à matérialiser les changements attendus par toute la Nation sénégalaise. Ces domaines sont au cœur de la formation d’ingénieurs et de techniciens. Mais, se désole le ministre, «notre pays accuse un certain retard dans la formation d’ingénieurs de conception et de techniciens». Pour répondre à cette demande socio-économique, pense-t-il, «l’enseignement supérieur en général, les universités et les écoles en particulier devront diversifier leurs offres de formation dans ces secteurs et en élargir l’accès». Le ministre, conscient, dit-il, de «l’importance qu’il faut accorder à la recherche et à l’innovation qui est le troisième axe stratégique de l’Ept dans ce monde où le savoir est désormais reconnu comme le moteur de productivité et de croissance économique», a dit avoir pris des mesures pour «accompagner le secteur de la recherche et de l’innovation pour qu’il soit au service du développement de notre Pays».