A Kolda, d’après la situation économique et sociale de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) publiée en 2023, «74,2% des ménages ont recours au puits comme source d’approvisionnement en eau, et où le taux d’accès n’est que de 51,2% en milieu urbain et 25,2% en milieu rural.

Face à cette situation, le ministère de l’Hydraulique et de l’assainissement a opté d’y procéder à son premier lancement de travaux. Dr Cheikh Tidiane Dièye a lancé hier, dans la capitale du Fouladou, un programme de 39 000 branchements sociaux dans le quartier Bouna Kane et des travaux de réalisation des ouvrages de renforcement de l’alimentation en eau potable de la ville de Kolda, à Doumassou Plateau.

«En venant poser des actes concrets visant à améliorer votre quotidien, je vous apporte un message d’espoir. Un espoir et des actions de redressement pour une ville-carrefour qui, malheureusement, est la scène de tous les défis du développement durable parmi lesquels l’accès à l’eau. Le lancement des travaux de ce nouveau système de renforcement de l’alimentation en eau potable de la ville de Kolda en est une réponse», a déclaré le ministre. En effet, poursuit Dr Dièye, «l’Etat a décidé de rapprocher chaque Sénégalais du service d’eau potable, quel que soit son lieu d’habitation ou son pouvoir d’achat et ce, en intégrant les exigences de qualité pour une conformité aux normes de l’Oms et de quantité.

Cette ambition relèvera considérablement la qualité de service à Kolda où les eaux souterraines comportent des taux de chlorure et de fer dépassant les seuils de l’Oms, et où la production des deux forages existants est seulement de 6400 m3/jour en eau brute pour des besoins évalués à 10 000 m3/jour. En plus de cette opération, la Sones a réalisé deux nouveaux forages.

L’expertise nationale a été sollicitée pour identifier des nappes d’eau douce dans la périphérie de la commune pour un apport complémentaire de 8000 m3/jour, multipliant par trois la production actuelle.

Tous ces travaux vont changer qualitativement les conditions d’accès à l’eau potable dans la commune de Kolda. Certaines localités seront particulièrement impactées : Bouna, Saré Moussa, Faraba, Afia, Batangniel, Cité Abdou Diouf, Cité Régional, Dou­massou, Escale, Gadapara, Sinthian Idrissa, Saré Kémo, Sikolo (est, ouest, nord, centre et zone Lycée), etc ?».

Pour tous ces travaux, renseigne-t-il, «le Sénégal a pu compter sur le concours financier de la Banque européenne d’investissement (Bei) pour 12 milliards de francs Cfa ; toutes taxes comprises».

Pour dire que le gouvernement a entendu les complaintes relatives à l’accessibilité financière des branchements domiciliaires. D’ailleurs, promet le ministre, «nous allons élargir le réseau en posant un total de 68 kilomètres de canalisations. L’eau aux portes des ménages ne suffit pas à renforcer le taux d’accès. Nous avons décidé de mieux rapprocher ce liquide précieux du consommateur en lançant, ce matin, au quartier Bouna Kane, le Programme national de branchements sociaux. Globalement, les 39 000 branchements sociaux projetés impacteront pas moins de 390 000 personnes. Un lot important sera réservé à votre chère ville.

En réalité, les subventions au branchement, communément appelées branchements so­ciaux, sont un instrument de transformation sociale dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. L’Etat, à travers la Sones, supporte le coût du branchement. Le consommateur ne s’acquitte que du montant correspondant à la caution du compteur d’eau potable et aux frais d’établissement du devis.

Enfin, la capacité de stockage sera multipliée par cinq, en passant de 600 m3 à 3600 m3 grâce à l’apport supplémentaire des deux châteaux d’eau que nous allons construire».

Selon lui, «le nouveau cycle lancé à Kolda s’étendra à toutes les autres localités du Sénégal. Le nouveau paradigme se traduit par les Autoroutes de l’Eau. Cette idée généreuse ouvre la voie à l’accès universel au service d’eau potable et de l’eau productive. Dans ce cadre, le 31 octobre 2024, le Fonsis a reçu le mandat de l’Etat pour le Grand transfert d’eau (Gte) de Keur Momar Sarr au triangle Dakar-Mbour-Thiès».

Le 30 décembre 2024, il a signé, pour la Sones, un mandat d’exécution pour une station de traitement, un réseau et des ouvrages de stockage à Touba. «D’autres projets de transfert d’eau suivront, notamment à partir du champ captant de Malem Hoddar pour améliorer les conditions socio-économiques et sanitaires des populations vivant aussi bien en milieu urbain que rural à Kaffrine, Kaolack, Fatick, Gossas et Diourbel. Ensuite, à partir du champ captant de Diattacounda, seront alimentés les départements de Ziguinchor, Ous­souye, Bignona, ainsi que les localités dites rurales traversées par la conduite d’adduction. Le mois prochain, je lancerai différents travaux de réalisation d’une station, de réseaux et châteaux d’eau à Richard Toll, Mpal et Saint-Louis», a annoncé Cheikh T. Dièye. Et pour le monde rural, il affirme que «leurs préoccupations seront bien prises en compte dans les projets en phase de lancement ou en cours de conception».
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