Pour une meilleure appropriation de la réforme de la Société nationale d’électricité, le Syndicat unique et démocratique des travailleurs de l’énergie (Sudeten) appelle l’Etat à organiser des assises de l’électricité.Par Alioune Badara NDIAYE (Correspondant ) –
Les réformes concernant la Senelec et tournant, selon Al Hassan Bâ, Secrétaire général du Sudeten, autour de la restructuration de la boîte et de la libéralisation du secteur, doivent s’opérer avec l’implication de tous les acteurs. C’est la position affichée, samedi, par le Syndicat unique et démocratique des travailleurs de l’énergie (Sudeten) à l’issue du Conseil syndical national organisé au Cap des biches. «Actuellement, il y a beaucoup de non-dits concernant ces réformes. Donc, ce que nous demandons, c’est l’organisation des assises de l’électricité pour pouvoir réunir tous les acteurs du secteur et à la sortie de ces assises, on pourra avoir toutes les informations et l’Etat pourra continuer à mener la réforme», a posé le Secrétaire général, assurant que ceci est le meilleur moyen pour que les travailleurs puissent s’approprier cette réforme. «Sans cela, il n’y aura pas l’adhésion des principaux acteurs du secteur, c’est-à-dire les partenaires sociaux qui représentent les travailleurs de la Senelec et de l’énergie», a-t-il mis en garde. Il est d’ailleurs revenu sur les nombreuses approximations et tergiversations, notamment «des tentatives de privatisation» qui, depuis 1998, n’ont été d’aucun effet. «Depuis 2009, on tourne autour du processus de filialisation. (…) L’énergie est au cœur du développement. Les pays qui avaient aspiré à faire la libéralisation de leur secteur ont été obligés de retourner en arrière, parce que c’est une question de souveraineté, et vu les découvertes de pétrole et de gaz et les bons résultats de la Senelec, pourquoi essayer de s’aventurer vers une réforme», a insisté M. Bâ, convoquant les principes de «rupture systémique» et de «souveraineté» agités par le nouveau régime comme arguments de taille. «Nous les attendons au tournant pour leur demander de tout faire pour ne pas brader le secteur de l’énergie au privé. Le principal problème de la Senelec c’est comment arriver à avoir un courant à moindre coût, très compétitif et de qualité, qui permettra aux sénégalais de disposer de cette énergie et booster l’économie au niveau des secteurs primaire et secondaire», a-t-il dit.
En ce qui concerne une volonté de réduction les coûts de l’électricité, M. Bâ a mis en avant les efforts de la Senelec qui, cependant, butent sur des facteurs exogènes. «Dans la note d’orientation budgétaire 2025, la Direction générale de Senelec a comme principale orientation de diminuer les pertes techniques et non techniques, et en même temps essayer d’augmenter la pénétration de l’énergie renouvelable au niveau de la production nationale. Mais pour l’instant, avec la guerre en Ukraine, le problème demeure entier», a-t-il expliqué, misant grandement sur le gaz pour ce faire. «Il va falloir le réseau gazier du Sénégal qui tarde à venir. Il va falloir à l’interne que les autorités puissent essayer d’accélérer la production de gaz pour que les Sénégalais puissent voir le prix de l’électricité baisser», a-t-il laissé entendre.
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