Procédure contre le député-maire des Agnam : Takku Wallu en ordre de bataille

La messe semble être dite pour le député-maire des Agnam ? Au niveau du Groupe parlementaire Takku Wallu, l’on semble résolu à se battre contre la décision de levée de l’immunité parlementaire de leur membre avec la convocation de la plénière prévue demain. «Après avoir été menacé publiquement dans son fief politique, chez lui à Agnam, dans le département de Matam, par le Premier ministre Ousmane Sonko dont certains de ses partisans ont exprimé le souhait de ne pas avoir dans le pays «des opposants milliardaires», ce qui explique largement la «purge entamée», le sieur Farba Ngom fait l’objet actuellement d’une demande de levée de son immunité parlementaire pour devoir faire face, semble-t-il, à une procédure judiciaire dont il ignore tout. Sur cette procédure envisagée à l’encontre de Farba Ngom, celui-ci ne dispose d’aucune information préalable, contradictoire et vérifiée sur les allégations du Parquet», note le groupe, qui a tenu hier un point de presse.
3 sociétés du député passées au peigne fin
Pour le groupe, il «faut tout de même admettre que dans un Etat de Droit et de démocratie, une telle démarche est simplement inacceptable et est contraire à la loyauté qui préside la procédure pénale». «La procédure pénale abhorre les stratagèmes, les louvoiements et l’esprit de malice ; elle repose sur une information préalable des faits reprochés au prévenu, sur la présomption d’innocence et sur le respect des droits de la défense, l’un des droits essentiels à un procès équitable et apte à assurer à la personne suspectée ou poursuivie, la garantie contre l’arbitraire. Malheureusement, les transgressions au droit de la défense qui ont parsemé cette procédure engagée contre Farba, dénoncées par ses avocats, décrédibilisent à elles seules la démarche processuelle», note Takku Wallu. Il dénonce «l’intrusion de l’Exécutif dans le judiciaire», suite «à une commande du Premier ministre Ousmane Sonko».
Pour Takku, il est reproché au député «son appartenance à un parti d’opposition dont il est l’un des illustres membres», d’avoir gagné la «région de Matam ; c’est son seul crime de lèse-majesté». «Farba Ngom n’a jamais géré de fonds ou deniers publics, obtenu ou conclu de marchés publics, reçu de fonds de l’Etat du Sénégal, été entendu par la police, encore moins par la Centif. Aucun élément ne lui a été communiqué sur les faits qui lui sont reprochés.
Il ne pouvait en être autrement car il n’existe aucune infraction à la loi pénale commise par Farba Ngom.»
Aujourd’hui, les sociétés la Sci Haba, la Scp Sucre et la Scp Tidiania qui lui appartiennent font l’objet d’une enquête fiscale. «Il s’agit d’un acharnement procédural accompagné d’une tentative d’asphyxie financière, foncière et fiscale, et surtout d’étranglement fiscal en raison d’enquêtes fiscales engagées cumulativement aux poursuites pénales.» «La mise en place du Pool judiciaire financier ne doit pas être une réforme de plus ; une réforme pour rien ! Une réforme à l’issue de laquelle les droits de la défense continueront à être sacrifiés au grand dam de la crédibilité de l’institution judiciaire. Nous devons tous essayer de préserver cette institution judiciaire en barrant la route, principalement, aux commandes de l’Exécutif, à ses intrusions vicieuses, et en veillant au respect scrupuleux des textes en vigueur dans le culte de la dignité et de la loyauté sans lesquelles il n’y a pas de système judiciaire viable. Pour cela, il nous faut mettre les procédures de reddition de comptes au-dessus et très loin des règlements de comptes», poursuit Takku Wallu.
Face à cette situation, la coalition Tws et son groupe parlementaire «entendent saisir sans délai l’Union interparlementaire «Uip», l’organisation mondiale des parlements nationaux, les parlements de la Cedeao et de la Francophonie» pour dénoncer les «graves violations des droits» du député Farba Ngom, «notamment l’absence manifeste d’une procédure contradictoire, juste et équitable conforme aux principes de loyauté et d’équité devant gouverner toute procédure de levée d’immunité d’un député».