Il est difficile dans un pays comme le Sénégal, de décider de prendre du recul politique ou d’éviter de se prononcer sur les questions d’actualité, car chaque jour que Dieu fait tu vois ou entends quelque chose qui te crève l’œil ou l’oreille.
Dans ma publication d’hier sur ma page Facebook partagée sur Whatsapp et autres réseaux, je disais que Badara Gadiaga dérange alors que tous les rappels qu’il faisait sur Sonko et les propos qu’il tenait étaient pertinents. J’ajoutais en m’adressant à ses détracteurs (dont certains étaient actifs dans les réseaux ces dernières 24 heures) que Badara est un roc et qu’ils perdaient leur temps en l’attaquant, car il ne bougera pas d’un iota dans ses positions.
Quand à nous les gens du 3ème âge, nous sommes victimes d’une grave discrimination politique, car il nous est souvent rétorqué (lorsque nous intervenons pour donner notre opinion) qu’on ferait mieux de prendre le chapelet et la natte, et de nous occuper du culte vers Dieu, comme si la citoyenneté sénégalaise avait une limite d’âge. De plus en plus, on entend dire que ce sont les jeunes qui occupent maintenant la scène politique, surtout que nous avons des jeunes au pouvoir, comme si seule la nouvelle génération a voix au chapitre, alors que tout le monde a son mot à dire car il s’agit de notre pays et de son avenir.

Tout récemment, durant la campagne des Législatives, j’ai eu ma part de cette honteuse discrimination et j’ai ressenti du mal en pensant à tous les sacrifices consentis durant notre jeunesse pour des causes patriotiques nobles aux plans politique et syndical.

Le ridicule est que celui qui me demandait d’aller m’occuper de mon culte au lieu de parler de politique à mon âge est un responsable du Pds à New York, et pas des moindres, et intellectuel de surcroît.

Pds toujours dirigé par Maître Wade, cette icône de la politique et du savoir, à qui nous souhaitons longue vie avec une bonne santé.

Nous étions dans un débat de transparence des listes de candidatures dans une émission radio, et j’avais émis une opinion qui l’avait dérangé. Il avait corsé cette attitude de discrimination par l’âge par une attaque au Pit qu’il avait taxé de parti de vieux, et pour l’illustrer, il avait ajouté que j’étais parmi les plus jeunes de ce parti, moi qui ai assisté à la naissance de son parti, le Pds, en 1974, pour ensuite militer dans la 1ère cellule de Bountou Pikine, avant de rejoindre Richard-Toll la même année et pour une raison professionnelle.

J’ai pensé ce jour à l’Ujdan, un mouvement de jeunesse affilié à notre parti, également à son Secrétaire general, le camarade Maodo Dieng, qui était très bien placé pour lui répondre. Je suis revenu sur cet épisode pour dire que c’est un phénomène recurrent que nous devons combattre nous tous, jeunes comme moins jeunes. Je crois que mes amis jeunes de Pastef ne feront pas comme ce dernier (bien qu’ils soient de cette tendance), car ils ont Magou Pastef, donc ils me laisseront être de Magou Pit ayant droit à la parole comme le doyen Alla Kane, doyen des députés que je salue tout en lui souhaitant également une longue vie avec une bonne santé.

En réalité, pour conclure sur ce chapitre, la politique ne connaît pas d’âge, c’est plutôt une question d’engagement et de passion, et le plus important est l’éthique dans l’action.

Pour revenir à mon titre : Jubanti ! Jubeul ! Jub !
J’ai inversé l’ordre des composantes du slogan pour la simple raison qu’il doit être confronté à l’épreuve des faits.

Il n’appartient pas au couple Sonko/Diomaye de décréter qu’ils sont Jub, mais plutôt aux Sénégalais qui les observent dans leurs pratiques de tous les jours de le faire. Si des choses sont faites différemment et donnent des résultats palpables, on notera le Jubanti et avouerons qu’ils sont en train de bien faire Jubeul, pour en conclure qu’ils sont alors droits Jub. Par consequent, le Jub pour moi doit être un jugement qui conforte le Jubeul à la suite du Jubanti.

Le Président Diomaye, en avouant dernièrement son impuissance face aux difficultés de trésorerie qui, selon lui, ne lui offrent presque pas de marge de manœuvre, me fait penser aux décisions qu’il a prises depuis qu’il est à la tête de l’Etat.

-Nominations de plus d’une quarantaine de chargés de mission à ne rien faire pour revenir à leur fameuse expression Tokk mouy dokh.

Le Président Macky Sall aussi avait ses chargés de mission dénoncés par les occupants actuels du Palais, et je m’attendais sincèrement à ce que le Jubanti du pays en ruine allait se passer de ces chargés de mission sans bureau ni mission.

-Maintien des nombreuses agences inaptes maintenant au regroupement envisagé par le projet, un tel regroupement ne favorisant pas le recasement des nombreux clients patriotes qui s’impatientaient à la touche.

-Augmentation des budgets de la Présidence, de la Primature et de l’Assemblée nationale. Logique pour logique, après avoir supprimé les institutions «budgétivores», Cese et Hcct dans un souci d’économie, ne fallait-il pas penser après tous ces audits, à rationaliser les dépenses à tous les niveaux pour obtenir un gain substantiel ? Malheureusement, ce ne fut pas le cas.

Où est le Jubal avec toutes ces voitures neuves, rutilantes et à grande consommation d’énergie affectées à des autorités payées par millions au moment où on demande au Peuple du tièbou kètiahe et du pain ndambè de renoncer volontairement aux subventions car les marges de manœuvre de Serigne Goundou sont quasi inexistantes ?

Je passe sous silence d’autres dépenses qu’un Etat qui veut rationaliser ne ferait pas, notamment l’avion présidentiel qui est toujours dans les airs sans rien apporter à l’économie de notre pays.Si nous devons serrer la ceinture, que toutes les ceintures le soient, à commencer par celles de nos dirigeants, qui doivent donner le bon exemple comme ils sont Jub.

Ma logique est donc bien claire et je me répète : c’est par des actes de redressement qu’il faut commencer (Jubbanti) pour pouvoir parler de bonne gouvernance (Jubeul), et ce n’est qu’à la suite de tout ce processus que nous pourrions considérer sans nous tromper que nous sommes dirigés par des vertueux à qui on ne peut rien reprocher, Niou Jub.

Le Jub ne sera donc pas une médaille d’excellence décernée sans examen préalable à des gens qui sont à leur début de gestion.

Ouolof ndiaye nèna dou diende diane si pakh.
Si les marges de manœuvre sont presque nulles, l’avenir de notre pays est donc incertain, alors qu’ils nous avaient promis un paradis aussitôt le pouvoir entre leurs mains. Que personne ne nous parle de réalité du pouvoir ! Ces gens étaient là avec nous et connaissaient bien les limites et contraintes budgétaires, mais cela ne les a pas empêchés de promettre monts et merveilles pour accéder au pouvoir en taxant les tenants de l’ancien régime d’incapables, de voleurs, etc.

Si après seulement 8 mois au pouvoir ils commencent à perdre le contrôle du gouvernail comme le disait notre cher ami Bah Diakhaté de Baatu degg, nous devons tous nous demander ce qui adviendra du navire Sunugaal pour les 4 ans 4 mois qui restent.

Comme je l’ai dit à Bah, nous ne laisserons pas chavirer un navire dans lequel nous sommes tous embarqués. S’ils sont incapables de nous mener à bon port, qu’ils cèdent le gouvernail avant les eaux troubles, et ils ne seront pas blâmés car ils avaient de nobles intentions et ambitions pour leur pays et ils ont essayé de leur mieux. En attendant qu’ils s’accordent sur les urgences du pays, nous prions pour que notre chère unité nationale soit préservée, car elle n’a pas de prix.
Idrissa SYLLA
Pit/Sénégal
New York