#Vélingara – Tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines : Des grands-mères de 4 villages se liguent pour protéger leurs petites-filles
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Le monde a célébré, jeudi passé, la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des Mutilations génitales féminines (Mgf). A Vélingara, ce sont des grands-mères de 4 villages de la commune de Saré Coly Sallé qui ont remis cette célébration au goût du jour en organisant, vendredi 7 février 2025, une rencontre intergénérationnelle, et partagé pratiques et savoirs décourageant les Mgf.Par Abdoulaye KAMARA(Correspondant) –
«Accélérer le rythme : renforcer les alliances et créer des mouvements pour mettre fin aux Mutilations génitales féminines (Mgf).» C’est le thème de l’édition 2025 de la Journée internationale zéro tolérance à l’égard des Mutilations génitales féminines (Mgf). Dans le département de Vélingara, ce sont des grands-mères des villages de Baty, Saré Konco, Saré Dialo et Saré Soukandé (commune de Saré Coly Sallé) qui ont pris l’initiative d’organiser la journée. Vendredi passé, elles se sont donné les moyens humains et financiers pour l’organisation de la journée dans le village de Saré Soukandé. Une manière pour ces collaboratrices de l’Ong Grandmother project (Gmp-changement par la culture) de créer une forte alliance pour protéger leurs filles et petites-filles contre le supplice du couteau qui, même timidement et clandestinement, continue à avoir cours dans ces contrées peules de la région de Kolda, au Sud du Sénégal. La grand-mère Sirimang Diao du village de Baty explique : «L’an dernier, c’est l’Ong Grandmother project qui a pris l’initiative de l’organisation de la journée. Cette année, ne l’ayant pas prévue, nous, grands-mères, nous sommes rapprochées des femmes en âge de procréation et des jeunes filles des 4 villages pour l’organisation de la journée. En finançant nous-mêmes les charges y afférentes. Une manière de rester dans la dynamique de l’abandon total de l’excision et rappeler la législation en vigueur qui l’interdit, ses méfaits sur la santé de nos filles et petites-filles, et en engageant la discussion pour balayer des esprits les normes sociales qui perpétuent encore cette pratique.»
Au courant de la journée, les 3 générations de femmes ont partagé des stratégies et pratiques pour lutter contre l’excision, ont discuté de normes sociales et rivalisé de connaissances sur la santé de la reproduction et les conséquences des Mgf sur la santé de la mère et de l’enfant, ainsi que sur l’argumentaire religieux, à travers une compétition de «Génies en santé». Des stratégies et pratiques qui tournent essentiellement sur des causeries au sein du village ou entre villages afin de sensibiliser contre le phénomène, avec l’intervention d’agents de santé pour rincer la plaie et de religieux pour balayer les argumentaires religieux favorables.
Ces grands-mères et femmes en âge de procréation se sont engagées à continuer la sensibilisation dans les familles et au sein des communautés, en mettant le focus, disent-elles, sur leurs pairs qui ont «le monopole exclusif de la prise de décision en matière d’excision dans ces localités».
akamara@lequotidien.sn