A Saint-Louis où il a multiplié les meetings et autres rassemblements, Cheikh Tidiane Gadio a dénoncé le recours à des documents autres que la carte d’identité et d’électeur biométrique. Mais la tête de liste de la 3ème voie/Senegaal dey dem se veut clair sur le permis de conduire. Il n’en veut pas.
La saisine du Conseil constitutionnel par le président de la République pour permettre à l’électeur de voter avec des documents autres que la carte d’identité biométrique couplée avec la carte d’électeur n’agrée pas Cheikh Tidiane Gadio. La tête de liste nationale de la coalition la 3ème voie/ Senegaal dey dem qui était en Saint-Louis rappelle que son parti, le Mpc/L, avait proposé que les acteurs politiques et la société civile s’asseyent autour d’une table pour discuter de ces élections. Gadio rejette en tout cas l’utilisation du permis de conduire le jour du vote. «L’histoire des ordonnances est encore restée dans la mémoire des Sénégalais. Avec les conditions actuelles de délivrance des permis, on risque de se retrouver tout d’un coup avec un million de permis de conduire fabriqués dans des conditions obscures. Ce qui risque de nous mener vers une situation où on n’aura plus la transparence qu’on cherche dans ces élections», a-t-il averti. En revanche, il souligne que si les documents évoqués par le chef de l’Etat sont biométriques, il n’y voit «aucun problème». Mais dans le cas contraire, ajoute-t-il, «les gens peuvent légitimement se poser des questions».
L’ancien ministre des Affaires étrangères sous Wade rappelle que le Bénin a pourtant expérimenté «une proposition de ce genre» pour organiser les élections «sans passer par la voie indiquée par le Président Macky Sall». Et de façon générale, Gadio constate «trop de couacs» dans l’organisation des Législatives du 30 juillet. «Je n’ai pas compris pourquoi le Sénégal s’est engagé dans le renouvellement des cartes d’électeur à 6 mois des élections tout en sachant que c’est extrêmement difficile et que ce n’était pas une préoccupation qu’il fallait à tout prix réaliser. En plus, l’Etat a imposé à l’opposition le choix d’au minimum cinq bulletins devant tout le monde, ce qui trahit le secret du vote alors que c’est ce secret qui est le vote», déplore-t-il.
Tout cela est dû, selon lui, à «l’attitude du gouvernement qui ne procède jamais par recherche de consensus». «Si le président de la République pense que la situation est très grave – et nous le pensons avec lui – il fallait appeler à des concertations», estime-t-il.