Souveraineté numérique : La solution locale se peaufine

Disposer de ses données tout en assurant la sécurité de celles-ci, c’est ce qui va permettre au Sénégal d’être souverain dans le domaine du numérique. Cette masse d’informations pourrait être utilisée par les décideurs publics pour aider à orienter les politiques d’emplois, de commerce ou d’études. C’est ce que propose Oumar Mané en lançant 13 plateformes.
Par Malick GAYE –
Pour une sécurité numérique, l’Etat du Sénégal avait misé sur un datacenter. Mais pour le Directeur général de Biz4Line, le Datacenter de Diamniadio est vulnérable, car «il n’y a pas une entreprise sénégalaise capable d’offrir une bande passante pour éviter une attaque de type dos». Oumar Mané, qui présentait hier 13 plateformes pour impulser la souveraineté numérique du Sénégal, estime que le pays gagnerait à se sécuriser pour se lancer dans la compétition numérique.
Lors du Forum Commerce et gestion des systèmes numériques, Oumar Mané a expliqué l’utilité de domicilier ses données. Pour lui, c’est d’abord un outil qui aide les autorités à orienter les politiques publiques. «Avec les données que nous avons sur le commerce, les autorités peuvent s’y appuyer pour mieux affiner notre politique dans ce sens. Car elles nous donnent exactement les habitudes de consommation, ainsi que les besoins», a-t-il expliqué. Dans un exposé qu’il a fait aux autorités hier au Cices, Oumar Mané a esquissé une solution de relance de La Poste. «Avec la plateforme de commerce que nous proposons, nous allons y intégrer La Poste. Qui est la seule entreprise au Sénégal capable d’absorber un volume de 500 transactions par jour. Elle est la seule à avoir le réseau et la logistique nécessaire», a-t-il détaillé.
Dans cette plateforme qui se veut un lien entre le consommateur et le vendeur, c’est une commission qui va être ajoutée pour le transport.
Une autre plateforme a été présentée pour la santé. Elle gère l’agenda des structures médicales. Elle permet aux usagers de décrocher un rendez-vous sans pour autant se déplacer.
Ainsi, l’ensemble des 13 plateformes permettra à l’Etat de disposer d’une masse de données utiles sur presque tous les secteurs de la vie. Seulement, la plateforme semble être taillée sur mesure pour les autorités qui pourront disposer des données des utilisateurs.
Interpellé sur la sécurité des utilisateurs, Oumar Mané a affirmé que «c’est juste une question de transparence. Si tout est clair, l’utilisateur n’a pas à avoir peur». Pour autant, il est d’avis que le cadre judiciaire pourrait être revu, afin de contraindre l’Etat à n’utiliser ces données que dans le cadre de l’utilité publique.
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