Les réactions continuent de fuser de partout suite à la décision de la ministre en charge des Sports d’arrêter la subvention accordée aux clubs africains. Invité lundi soir, à l’émission «Sports à la Une» de la Tfm, le vice-président du Jaraaf, Yousou Dial, s’est exprimé sur le sujet. Détails. Par Hyacinthe DIANDY –

 La décision de la ministre en charge des Sports, Khady Diène Gaye, de mettre fin à la subvention allouée aux clubs africains, passe mal. Elle est difficile à digérer pour le monde sportif et particulièrement les dirigeants de clubs. A l’image du vice-président du Jaraaf de Dakar.

Invité lundi soir, à l’émission «Sports à la Une» sur la Tfm, Youssou Dial a d’abord marqué sa surprise par rapport à cette décision brutale de la tutelle, tombée en pleine saison sur la tête des responsables de clubs.

«D’abord sur la forme, je ne comprends pas qu’on puisse prendre une décision si lourde de conséquences sans concertation. La ministre des Sports, avant d’envoyer sa lettre, pouvait appeler la Fédération sénégalaise de football pour discuter et voir l’opportunité d’une telle décision. Et c’est dommage que cela n’ait pas été fait», déplore-t-il.

Au contraire ce sont les clubs qui s’autofinancent
Le dirigeant de l’équipe de la Médina de poursuivre : «Maintenant sur le fond, j’ai l’impression que la ministre n’a pas toutes les informations. Sinon elle n’aurait pas pris une telle décision. Pour la simple raison, si on évalue l’assistance financière de l’Etat aux clubs africains, c’est seulement au niveau de la prise en charge des billets d’avion. Le reste ce sont les clubs qui s’autofinancent. Sans oublier que nous gérons d’autres disciplines, comme le basket, le handball… Et d’ailleurs pour l’octroi des billets, vous avez constaté les problèmes que nous avons rencontrés. Avec par exemple notre voyage au Botswana que nous avons rallié en deux jours avec trois groupes différents», explique-t-il.

Que représentent 80 millions dans un budget de 4,9 milliards Cfa ?
Et le vice-président du Jaraaf de révéler : «Il faut que la ministre sache qu’à part les billets d’avion, quand on voyage, ce sont les clubs qui payent leur hôtel et tout ce qui est logistique. Idem quand on reçoit, nous payons les frais d’organisation estimés à 8 millions, la location du Stade Senghor à 15 millions, heureusement cette-fois ci, c’est la Fsf qui a payé. Donc dans toute cette fourchette de dépenses, l’Etat prend seulement en charge les billets d’avion. Et si on estime le coût de la double participation du Jaraaf en Coupe Caf et de Teungueth Fc en Ligue des Champions, cela fait à peu près 80 millions Cfa. Et c’est quoi 80 millions dans un budget de compétitions internationales de 4 milliards 900 millions ?», s’est interrogé Youssou Dial. Qui ajoute : «Ce sont des dépenses de souveraineté, parce que quand nos équipes sortent, elles représentent le Sénégal.»

Si la ministre avait toutes les infos…
Et l’adjoint du président Cheikh Seck de prendre exemple sur d’autres pays «comme la Côte d’Ivoire et l’Algérie qui prennent en charge leurs clubs lors des compétitions internationales».

«C’est pourquoi, fort de ces éléments, j’ai dit que la ministre n’a pas toutes les infos. Et que si elle avait initié une concertation avant d’écrire sa lettre, elle n’aurait pas pris une telle décision.»

Evidemment, les conséquences d’une telle décision sous lourdes pour les clubs sénégalais, déjà à l’agonie par la faute du manque de financement par l’Etat. Ce qui n’exclut pas de voir certains clubs boycotter les compétitions africaines.
«Il est sûr que si une telle décision n’est pas rapportée, en tout cas nous au Jaraaf, on ne va plus juger utile d’aller en Afrique», tranche net le dirigeant des «Vert-Blanc».
hdiandy@lequotidien.sn