Le député du parti Pastef, Babacar Ndiaye, souhaite que soit élucidé le marché d’armement d’un montant de 45 milliards de francs Cfa signé sous l’ancien régime. C’est ainsi qu’il a introduit une demande auprès du président de l’Assemblée nationale pour la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire afin de concrétiser ce vœu.Par Amadou MBODJI –

 La  création d’une commission d’enquête parlementaire sur le marché d’armement controversé d’un montant de 45 milliards de francs Cfa, c’est ce que souhaite voir se concrétiser le député Babacar Ndiaye, membre du Groupe parlementaire Pastef/Les Patriotes. Ce dernier a d’ailleurs déposé, le 3 mars 2025, une résolution au niveau de la présidence de l’Assemblée nationale dans ce sens.

Le parlementaire «patriote» se pose la question sur la pertinence d’une telle acquisition pour un ministère chargé de la protection de l’Environ­nement, notamment avec l’arsenal prévu, «fusils d’assaut, munitions, véhicules blindés, drones», qui semble démesuré par rapport aux besoins des agents des Eaux et forêts, indique-t-on.

A cela s’ajoute la polé­mique  suscitée à propos du fournisseur choisi, «Petit Boubé», décrit comme «un homme d’affaires au passé trouble, visé par des mandats d’arrêt internationaux». Le fait qu’«aucun équipement n’a été livré, malgré l’énormité de la somme», constitue un autre point troublant pour le député membre du Groupe parlementaire Pastef. Babacar Ndia­ye remet en cause «la transparence du processus et pointe un éventuel détournement».
Mieux, le député Babacar Ndiaye estime que «seul le ministère des Forces armées était habilité à gérer un tel achat», qui aurait pu relever du «Secret Défense».

Ainsi, le député Ndiaye demande des explications et appelle l’Assemblée nationale à faire toute la lumière sur cette affaire pour élucider, dit-il, «ces zones d’ombre».

Le marché d’armement controversé d’un montant de 45 milliards de francs Cfa a été  signé en 2022 entre le ministère de l’Environnement et le marchand d’armes nigérien Aboubakar Hima, alias «Petit Boubé». Cette affaire a refait surface lors de la passe d’armes entre le Premier ministre Ousmane Sonko et le député «Takku Wallu Senegaal» Abdou Karim Sall, qui était à cette époque le ministre de l’Environnement.

Le 21 février dernier, lors de son passage à l’Assemblée nationale, le chef du gouvernement, Ousmane Sonko, avait réagi à une interpellation du député  Abdou Karim Sall critiquant le régime pour «son manque de solutions» aux préoccupations des Sénégalais.

Une intervention de l’ex-ministre sous l’ancien régime que le Premier ministre avait mal prise. D’ailleurs, Ousmane Sonko n’avait pas manqué de lui faire une remarque acerbe. «C’est votre immunité parlementaire qui vous retient ici», avait dit le Premier ministre Ousmane Sonko, en guise de réplique au député Abdou Karim Sall.
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