Baisse du taux d’absentéisme des filles en période de menstrues à l’école : Bon «Passaje» dans les classes !

Le Projet d’amélioration de la santé reproductive des adolescents et jeunes (Passaje) a un impact positif sur le comportement des filles à l’école en période de menstrues. Ces dernières ne ratent plus les cours quand elles se retrouvent dans une telle situation. Un dispositif a été mis en place pour prendre leurs préoccupations en charge à travers ce projet implanté à Thiès et à Diourbel.
Par Amadou MBODJI –
Le Projet d’amélioration de la santé reproductive des adolescents et jeunes (Passaje) est arrivé à point nommé pour les filles en période de menstrues. C’est l’avis de la coordonnatrice du projet, Mme Maïmouna Sow, qui parle de l’impact qu’il a sur le comportement des filles en les aidant à ne plus s’absenter de l’école quand elles ont leur cycle menstruel. «Il y a plusieurs autres résultats qui ont été enregistrés, notamment la réduction des absences. Nous avons pu, avec l’effort des acteurs, réduire le taux d’absence qui est passé de 12,7 à 5,3. Donc une réduction de moins de 70%», a déclaré Maïmouna Sow, coordinatrice du Passaje, hier lors de l’évaluation du projet après trois ans d’existence. Le Passaje a permis d’avoir une prise de conscience des filles. «On a eu également des résultats assez intéressants en termes d’amélioration des comportements, d’amélioration des pratiques d’hygiène, mais également de prise de conscience des risques», note Mme Sow.
«Comme vous le savez, dans notre société, il y a beaucoup de tabous autour de ces menstrues, autour de la santé reproductive des adolescents et jeunes», souligne Mme Sow. C’est ainsi qu’elle affirme que «c’était important de pouvoir aussi travailler dans le cadre de la communication pour favoriser l’adoption de ces comportements». Il fallait régler quand même des problèmes conjoncturels. Des blocs d’hygiène ont été mis en place où les filles peuvent aller se changer «en période menstruelle en toute confidentialité», annonce Mme Sow, qui renseigne que des médicaments sont aussi mis à leur disposition en cas de douleurs ressenties.
Mis en œuvre dans les départements de Thiès et Diourbel, ce projet couvre 16 écoles et implique 16 communautés qui ont été en contact avec 25 mille 300 jeunes enrôlés. Les districts, les inspections d’Académie, les inspections de l’Education et de la formation ont été mises à contribution pour la réussite du projet, ainsi que les leaders et acteurs communautaires.
«Comme vous le savez, dans notre société, il y a beaucoup de tabous autour de ces menstrues, de la santé reproductive des adolescents et jeunes», souligne Mme Sow. C’est ainsi qu’elle affirme que «c’était important de pouvoir aussi travailler dans le cadre de la communication pour favoriser l’adoption de ces comportements favorables. La gestion de l’hygiène des menstrues implique la disponibilité de l’eau, ce qui fait que ceux qui pilotent le projet ont mis en place des forages et des puits munis d’un système de réservoir dans les écoles des localités concernées», ajoute-t-elle. La santé reproductive et menstruelle des adolescentes et jeunes constitue une problématique prioritaire pour le Sénégal et les autres pays de l’Afrique de l’Ouest. Et ce, en raison de son impact sur la santé de la population et le développement des jeunes et des filles/femmes. C’est ainsi que depuis mars 2022, les ministères de la Santé et de l’action sociale (Msas) et de l’Education nationale (Men) ont mis en œuvre le Projet d’amélioration de la santé reproductive des adolescents et jeunes (Passaje), en collaboration avec Childfund Sénégal (Partenaire de Childfund Allemagne), avec le financement de la Coopération allemande (Bmz).
ambodji@lequotidien.sn