L’Etat du Sénégal, à travers son administration du travail, reste une référence en Afrique du fait de son dynamisme et de sa conformité aux conventions et normes internationales. Elle est sous la supervision du ministre du Travail et de l’emploi, Monsieur Abass Fall, qui accorde une importance capitale à l’emploi et la concertation avec tous les acteurs du travail pour une stabilité sociale, afin de permettre au gouvernement de réussir le développement économique et social en toute quiétude. Une administration centrale caractérisée par ses approches innovantes sur la méthode de gérer les affaires publiques. Face aux difficultés et contraintes internationales, l’Etat du Sénégal a consolidé sa politique de travail en s’inscrivant dans une logique dynamique pour des consensus solides avec les partenaires concernés.
Nul n’est censé ignorer la complexité des problèmes du monde du travail actuel, marqué par un chômage conjoncturel et structurel, de fortes revendications syndicales, une explosion de la jeunesse (les moins de 25 ans représentent 61% de la population dans tous les pays à faible revenu), une urbanisation rapide qui bouleverse tous les programmes et prévisions d’emplois, beaucoup de secteurs d’activités déstructurés par le Covid-19 et les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, des fermetures d’entreprises liées aux tensions inflationnistes mondiales sur les intrants ; enfin, tous les problèmes liés aux migrations internationales. Notre pays, malgré cela, résiste et travaille pour promouvoir de nouvelles législations, développer une protection sociale intégrale et créer les conditions d’attractivité pour la création d’emplois décents.
Le Sénégal s’aligne sur les normes internationales
Le Sénégal fonde sa politique du travail sur la Déclaration universelle des droits de l’Homme (Dudh), en son article 23, qui indique clairement le droit au travail, au libre choix et le droit de fonder des syndicats pour la défense de ses intérêts. En signant les conventions de l’Oit, le pays s’est engagé à respecter les principes du travail tels que la Convention 87 sur la liberté syndicale et la protection de ce droit, la Convention 92 sur l’application du droit d’organisation et de négociation collective. En adoptant le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (Pidesc), l’administration du travail s’est conformée aux dispositions en améliorant constamment le dispositif juridique pour une rémunération décente, la liberté syndicale, la protection sociale des travailleurs, la sécurité et la santé au travail. Il s’y ajoute d’autres sources de notre législation du travail telles que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (Pidcp) qui condamne toute violence fondée sur le genre en milieu de travail et invite les Etats à éliminer la violence sexuelle à l’égard des femmes en entreprise. Le Sénégal a intégré dans son corpus juridique, l’élimination de toutes formes de travail forcé et obligatoire, l’abolition du travail des enfants, la discrimination en matière d’emplois et de profession, la promotion de l’emploi et la formation. Le pays s’est engagé depuis longtemps sur le Pacte mondial des Nations unies (Pmnu) et s’évertue à atteindre les objectifs de développement durable (Odd) d’ici 2030. Beaucoup d’outils internationaux sont adoptés et ont permis de stabiliser et garantir une paix sociale durable.
Une administration du travail performante et prospective
L’Etat a la volonté politique de prendre en charge toute la politique du travail conformément aux normes internationales. Cette prise en charge est pilotée par une Direction générale du travail et de la sécurité sociale (Dgtss) avec quatre directions techniques, des services rattachés et inspections régionales de Travail. Un leadership remarquable a instauré une démarche de qualité en facilitant les liaisons entre le sommet stratégique et le centre opérationnel ; un suivi-évaluation des procédures est régulier pour bien mener la politique indiquée par le chef de l’Etat. La Dgtss met à la disposition des décideurs, plusieurs livrables techniques qui concourent à valider les options et les politiques publiques. Un management progressif basé sur l’écoute et les méthodes scientifiques visuelles de gestion assure la coordination de ses différentes structures. L’organisation est conçue conformément à la vision de l’Oit et caractérisée par ses activités techniques. Nous avons comme directions : Direction relations de travail et organisations professionnelles, Direction de la protection sociale, Direction de la sécurité et santé au travail, Direction des statistiques du travail. Il s’y ajoute treize divisions qui sont : la Cellule de coordination de la lutte contre le travail des enfants, la Division des négociations et des relations professionnelles, la Division des relations internationales du travail, la Division du travail, la Division de la sécurité sociale, des conventions et accords, la Division des programmes d’ extension de la sécurité sociale, la Division de l’assurance maladie obligatoire, la Division de la législation et suivi des programmes, la Division de l’expertise et de la formation, la Division de la prévention des risques professionnels, la Division des études, analyse et prospective, la Division de la statistique du travail, la Division de l’informatique.
La Dgtss produit plusieurs rapports techniques sur les plans national et international comme le Rapport annuel des statistiques du travail (Rast), un document stratégique et indispensable pour mieux comprendre les différentes évolutions des emplois et le comportement des entreprises au Sénégal. Elle engage des négociations tripartites et veille à l’application de la législation du travail et des conventions internationales.
Pour faire face aux nouveaux défis du monde du travail, un renforcement des moyens d’actions est aujourd’hui nécessaire pour une amélioration de la sécurité sociale des travailleurs, l’élargissement de la protection au secteur informel et aux groupes vulnérables pour lutter contre l’extrême pauvreté, tout en garantissant une stabilité sociale par une inclusion intégrale. Des ressources additives permettront aux inspecteurs du Travail de mener des contrôles dans toutes les unités de production pour le bien-être des travailleurs et prévenir les risques professionnels.
Alpha YOUM
Spécialiste de Gestion publique et Droit social
Président de l’Association Paix/Citoyenneté-Sénégal