Contribution citoyenne dans les politiques publiques : La Société civile a investi 254 milliards Cfa en 2024

Les Organisations de la société civile (Osc) participent activement aux politiques publiques et pratiquement dans tous les domaines. Le Rapport annuel citoyen sur la contribution de la société civile montre que les investissements desdites organisations ont atteint plus de 254 milliards sur la période 2023-2024.Par Dieynaba KANE –
Selon le Rapport annuel citoyen sur la contribution de la société civile dans les politiques publiques (Rascipp2), le volume des programmes d’investissements des Organisations de la société civile (Osc) au Sénégal «étalés sur la période 2023-2024 s’élève à 254 milliards 803 millions 090 mille 580 F Cfa». Dans le document, il est indiqué qu’en moyenne, «les investissements en 2023 sont estimés à 127 milliards 401 millions 545 mille 290 F Cfa». Cette estimation des investissements, soulignent les auteurs du rapport, «a été obtenue sur la base d’un échantillon de 89 Ong dont les programmes d’investissements ont été validés par la Commission interministérielle de consultation, le ministère de l’Intérieur et le ministère du Budget et des finances». En outre, il est précisé dans ledit rapport que «si l’on considère la population des Osc au Sénégal, qui est estimée en 2023 autour de 700 et avec une pondération par rapport à leur taille et leurs différences d’investissements, notamment entre les Ong internationales et les Ong nationales, mais tenant compte du nombre d’associations (plus de 32 000), la projection de l’investissement global moyen des Osc obtenue par extrapolation se situe entre 500 et 700 milliards de F Cfa». D’après les auteurs du document, «une bonne partie des investissements a une portée nationale, soit environ 46, 4% des investissements». Il est également relevé que «les Osc, en tant que collaboratrices de l’Etat sénégalais, investissent simultanément dans des domaines diversifiés afin de participer à la mise en place d’une économie positive au Sénégal». Ainsi, il est noté que lesdites organisations «investissent au Sénégal dans la promotion du capital humain et l’inclusion sociale, dans la gouvernance des ressources naturelles et l’engagement citoyen, et dans le développement d’une économie circulaire et compétitive». Selon toujours le rapport, «le cumul des programmes d’investissements des Osc dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’hydraulique, de la protection sociale, des infrastructures et de l’environnement est estimé à 71 milliards 132 millions 866 mille 529 francs Cfa en 2023 et 2024, soit environ 28% des investissements».
Les auteurs du document, qui abordent les différents domaines d’intervention des Osc, font savoir qu’elles «jouent un rôle crucial dans la promotion de la santé publique, notamment en matière de santé sexuelle et reproductive, de lutte contre le Vih/Sida et de sensibilisation aux maladies tropicales négligées». Et de citer : «Les moyens utilisés par les Osc sont divers, notamment : la participation dans les politiques publiques de santé, le développement de laboratoires de biologie clinique, l’organisation de caravanes médicales, la mise en place de mutuelles de santé/caisses de solidarité villageoise, l’assistance médicale, la consultation et les soins médicaux spécialisés (urgences, médecine aéronautique), l’appui au niveau des hôpitaux nationaux, régionaux et sous-régionaux, la construction de structures de santé (cases de santé, postes de santé, dispensaires), l’amélioration de la performance des prestataires de soins de santé, la formation de personnel médical et soignant (infirmiers, aides-soignants, etc.)…» Relevant que la Société civile œuvre aussi «pour l’amélioration de l’accès à l’éducation, en particulier pour les filles et les enfants des zones rurales, et soutient des initiatives d’alphabétisation et de formation professionnelle», le rapport fait état de plusieurs investissements dans ce domaine. Il est ainsi constaté des investissements sur «l’éducation à la citoyenneté, l’éducation environnementale, l’enseignement et l’éducation islamiques, la formation en transformation de produits agricoles. Les investissements sont sous forme de construction de salles de classe, de distribution de kits scolaires, d’attribution de bourses scolaires». Au-delà des secteurs de la santé, de la formation ou de l’éducation, le rapport renseigne que les Osc «sont actives dans la protection de l’environnement, la gestion durable des ressources naturelles et la sensibilisation aux enjeux climatiques». Il est relevé que «le volume des investissements des Osc dans l’eau, l’hygiène, l’assainissement, l’agriculture, la santé et le développement durable est de 18 milliards 082 millions 428 mille 745 F Cfa en 2023 et 2024 (soit 7% des investissements)». Pour l’environnement et la sécurité alimentaire spécifiquement, informent les auteurs, «le montant des investissements est de 341 millions 527 mille 037 F Cfa (0, 13% de l’investissement global)».
Rôle des Osc
Attirant l’attention sur «l’importance des investissements simultanés dans les domaines des secteurs sociaux, gouvernance, développement durable, genre et la construction», les auteurs du rapport soutiennent que cela montre «l’aspect multidimensionnel des investissements des Osc». A les en croire, «ces domaines ont capté, en 2023, un montant moyen de 33 milliards 781 millions 222 mille 008 F Cfa, soit 27% des investissements». Ces investissements, ajoutent-ils, «ont pour but de contribuer à la transformation des modes de gouvernance, de production et de consommation pour aller vers un système sain et durable».
Par ailleurs, il est noté que «la lutte contre le Vih, la toxicomanie, la promotion du genre et le financement de l’éducation, de la sécurité ont absorbé en moyenne 22 milliards 837 millions 959 mille 060 F Cfa». Ce montant, explique le rapport, «représentait 18% des investissements des Osc en 2023». «Ces investissements participent à la mise en œuvre de la politique de réduction de l’usage de drogues au Sénégal d’ici quatre ans (2022-2025), avec l’ensemble des acteurs étatiques et non-étatiques et la Société civile. De plus, ils comptent améliorer la communication autour du dispositif national de lutte contre la drogue. Ils envisagent également de renforcer les mécanismes de prévention du Sida, des autres Ist et du paludisme, la réduction de la stigmatisation et de la discrimination par des programmes d’information, d’éducation et de communication», renseignent les auteurs du document.
dkane@lequotidien.sn