La pluie a été l’invitée spéciale du scrutin d’hier en banlieue dakaroise. Elle n’a pas empêché les nombreux électeurs à prendre d’assaut les centres de vote pour accomplir leur devoir citoyen sous la canicule.

A l’école Massaër Diagne de Thiaroye Gare, il faut slalomer entre une centaine d’électeurs pour s’offrir son bureau de vote. Centre test, il est pris d’assaut par des centaines d’électeurs perdus entre les bureaux normaux et les annexes. Malgré un soleil accablant, les eaux stagnantes et la longue attente, les citoyens ont tenu à exprimer leur voix et peser sur la balance électorale. Dans toute la banlieue, notamment dans les centres de vote situés dans la ville de Pikine, l’affluence est monstre à l’image du Cem Tidiani, aux Ecoles 4 et A et aux écoles 3 A et B et à l’école 16 de Guédiawaye. La même ambiance se prolonge dans la zone de Keur Mbaye Fall où beaucoup d’électeurs ont peiné pour pouvoir accomplir leur devoir citoyen.
Confus ! Parfois les mots les plus simples réussissent à définir les situations les plus extraordinaires. Des électeurs qui cherchent leur bureau de vote aux détenteurs de la nouvelle carte d’identité biométrique Cedeao qui ne peuvent pas accomplir leur devoir de citoyen parce que n’étant pas sur la liste électorale. Ceux sont, entre autres, autant de situations qui ont marqué ces Législatives. A l’école Keur Mbaye Fall, dès les premières heures de la matinée, c’est une foule impressionnante qui s’est massée devant la porte de l’école. Les yeux rivés sur les smartphones, chacun essayait d’identifier son bureau de vote via le portail que le ministère de l’Intérieur a mis en place. Avec cette affluence, le site internet n’était pas accessible.
Il fallait s’armer de patience pour connaître enfin son bureau de vote. Les plus téméraires préfèrent faire la queue au hasard dans un bureau de vote. Une fois à l’intérieur, ils vérifiaient leur présence sur la liste, une véritable loterie. Pour les personnes du troisième âge, c’est juste une mission impossible. Elles sont, pour certaines, prêtes à retourner sans accomplir leur devoir citoyen.

100 francs pour vérifier sa présence sur les listes
Par contre, d’autres jugent utile de débourser 100 francs Cfa pour une vérification sur internet. S’ils sont nombreux à trouver une solution avec cette somme, d’autres par contre n’auront pas cette chance. Et ce, bien que détenant une carte d’identité biométrique.
Par une erreur de la machine qui confectionne les cartes, on a omis ou oublié de mentionner leur nom sur la liste électorale. C’est un sentiment d’injustice qui trahit leur visage, une fois sorti du bureau de vote. Amina (un nom d’emprunt), la trentaine, ne peut contenir sa frustration. Elle ne peut admettre «le fait d’avoir une carte sur laquelle il est clairement mentionné que (son) bureau de vote est ici alors que son nom ne figure pas sur la liste». Une erreur de la machine qui confectionne les cartes que personne ne peut rectifier.
mgaye@lequotidien.sn