Le ministre de la Justice, Garde des sceaux, a procédé, hier, à l’inauguration du nouveau Palais de justice de la ville de Saint-Louis. La mise en service de cet édifice très imposant situé sur la corniche, à l’entrée du Pont Faidherbe côté Sor, dont la construction a duré plus de 10 ans, permettra de regrouper toutes les juridictions et ainsi de bénéficier désormais d’un cadre offrant plus de commodité, aussi bien pour ses occupants que pour les usagers du service public de la Justice, note Ousmane Diagne. Par Cheikh NDIONGUE – 

Les acteurs du système judiciaire ont certainement poussé un grand ouf de soulagement dans la matinée de ce vendredi, lorsque le ministre de la Justice a coupé le ruban pour acter officiellement la mise en service du nouveau Palais de justice de Saint-Louis. Car ils attendaient depuis maintenant une dizaine d’années cette structure. Une attende dont la durée est reconnue par le Garde des sceaux lui-même. «L’attente a été longue, aussi bien pour la famille judiciaire que pour les usagers du service public de la Justice du ressort de la Cour d’appel de Saint-Louis. Cédant à la fatalité, certains s’étaient même résignés à abandonner leur rêve de voir Saint-Louis étrenner son nouveau Palais de justice, longtemps promis aux populations de la vieille ville», a déclaré Ousmane Diagne. Il a fait savoir «que pour avoir pris la pleine mesure de cette situation, les autorités étatiques ont accepté, en dépit d’un contexte budgétaire assez contraignant, que des efforts supplémentaires soient consentis pour l’achèvement rapide des travaux de construction de cet édifice». Dans la foulée, il explique qu’avec la construction du Palais de justice de Saint-Louis, il s’agit là d’une concrétisation d’un volet du vaste Programme de modernisation de la Justice que le président de la République a inscrit dans l’Agenda national de transformation Sénégal 2050.
Il rappelle d’ailleurs dans ce sens, comme il le fait souvent, qu’à la suite de son accession à la Magistrature suprême, l’une des premières décisions majeures prises par le président de la République a été de convoquer les Assises de la Justice, qui ont mis l’accent sur la nécessité de procéder à une augmentation des moyens humains et financiers, ainsi qu’à une amélioration des infrastructures. «Ainsi, explique-t-il, pour inverser cette tendance du déficit d’infrastructures dont souffre le système judiciaire et qui est unanimement reconnu, l’Etat du Sénégal, parallèlement à la mise en œuvre du Programme de modernisation des infrastructures du ministère de la Justice (Promij) qui devrait permettre la construction de 69 ouvrages, s’emploie à réhabiliter et à rénover les édifices vétustes relevant des différentes structures du département. Cela devrait permettre, à terme, de doter notre système judiciaire d’un environnement de travail propice à la performance.» Rappelant sa volonté de corriger «l’image peu reluisante que présentent les édifices publics qui symbolisent la Justice», Ousmane Diagne a fait savoir que l’inauguration de ce nouveau Palais de justice de Saint-Louis constitue, dans une certaine mesure, une matérialisation du principe d’équité sociale et territoriale, «auquel est foncièrement attaché le chef de l’Etat». «En effet, souligne-t-il, la construction de cet édifice permet à Saint-Louis, ville en pleine expansion, de se doter d’une infrastructure judiciaire digne de son rang, dans la mesure où en plus de ses énormes potentialités agricoles, la vieille ville et son arrière-pays devraient très bientôt bénéficier des effets induits de l’exploitation pétrolière et gazière qui a démarré tout récemment.»  Mieux, souligne le Garde des sceaux, l’aménagement de ce nouvel édifice permettra également à la Cour d’appel, au Tribunal de grande instance et au Tribunal d’instance, longtemps confinés dans des locaux inadaptés aux exigences d’une Justice moderne, de bénéficier désormais d’un cadre offrant plus de commodité, aussi bien pour ses occupants que pour les usagers du service public de la Justice.   Réaffirmant la volonté du gouvernement du Sénégal de poursuivre et intensifier les efforts consentis en faveur du système judiciaire, pour le rendre plus efficient et mieux à même de répondre aux défis du moment, le ministre de la Justice a invité instamment les populations à préserver jalousement ce nouveau Palais de justice. «Il s’agit, indique-t-il, d’un défi immense qui interpelle, au premier chef, les personnels qui y officient», qui ont la lourde responsabilité d’assurer son entretien au quotidien, mais aussi les populations de Saint-Louis, à qui il a été demandé de s’approprier ce Palais de justice et d’aider les autorités judiciaires à sa préservation. «Plus que de simples usagers du service public de la Justice, je vous exhorte à considérer ce nouvel édifice comme votre bien commun à tous», leur a-t-il adressé. Depuis plusieurs années, les trois juridictions, regroupées désormais dans le nouveau Palais de justice, étaient logées dans des locaux différents, et malgré les efforts des autorités judiciaires pour les rapprocher, les usagers éprouvaient d’énormes difficultés pour bénéficier correctement du service public de la Justice. Désormais, ces tracasseries ne sont que de vieux souvenirs, en attendant les premières pluies qui permettront sans doute de mieux apprécier la qualité des travaux réalisés au bout du compte par plusieurs entreprises et parfois avec beaucoup de difficultés.
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