Emprisonnement de son édile : Joal-Fadiouth exige la libération de Sophie Gladima

A Joal-Fadiouth, l’indignation monte. Une mobilisation spontanée a réuni, ce samedi, des habitants, responsables politiques, religieux et membres de la Société civile pour réclamer la libération de Aïssatou Sophie Gladima, ancienne ministre de l’Energie et actuelle maire de la commune. Une action collective qui témoigne du soutien massif dont elle bénéficie dans sa localité d’origine. «Toute la commune de Joal-Fadiouth, toutes sensibilités politiques confondues, est là aujourd’hui pour soutenir la maire», a déclaré Massène Sarr, membre de la Société civile.
En détention préventive, Sophie Gladima fait l’objet de poursuites liées à une affaire financière. Mais ses partisans dénoncent une manipulation politique. «D’1 milliard, on est arrivé à 73 millions. Pour quelqu’un qui a servi le Sénégal pendant tant d’années ?», s’est insurgé Omar Ba, son premier adjoint.
Les manifestants saluent le parcours exceptionnel de Mme Gladima, à la fois universitaire, ministre et figure du terroir. «Elle est devenue une référence au niveau de l’agence féminine, de la commune, du département et du Sénégal. Un élan de solidarité qui trouve racine dans les valeurs historiques de la ville. Depuis le temps des rois, Joal n’a jamais courbé l’échine. Et Joal ne courbera jamais l’échine», martèle Omar Ba.
La foule réunie scandait à plusieurs reprises : «Libérez Sophie ! Libérez Sophie!», en hommage à celle qu’ils considèrent comme une femme de courage. «Elle a osé défier les grandes multinationales du pétrole. Aujourd’hui, si nous bénéficions du gaz et du pétrole, nous devons dire merci à Aïssatou Sophie Gladima», ajoute Ba.
Les manifestants dénoncent une «chasse aux sorcières» et affirment que l’affaire Gladima est devenue «un cas d’école pour la Justice sénégalaise». Pour eux, cette incarcération est une tentative de diversion politique. «Quand on prend le pouvoir et qu’on se rend compte qu’il est difficile à gérer, on organise des faits divers pour divertir les populations», conclut Ba.
Face à ce qu’ils jugent être une injustice, les habitants de Joal appellent à la vigilance et à la résistance. «Joal-Fadiouth est prêt, et Joal-Fadiouth ne courbera jamais l’échine», lancent-ils, unis dans un même cri.
Par Alioune Badara CISS – abciss@lequotidien.sn