Spoliation de leurs terres : Les chefs coutumiers lébous crient à l’injustice

Les chefs coutumiers lébous trouvent «anormale» la spoliation par l’Etat des terres appartenant à leur communauté. C’est ainsi qu’ils invitent les autorités actuelles à remettre les choses à l’endroit.Par Amadou MBODJI –
La communauté leboue dit être victime d’une «injustice» à travers une spoliation de terres qui lui appartiennent. «On est fatigués, nous sommes toujours victimes d’injustice, de 72 à nos jours. Il ne reste plus un lopin de terre à Yoff, Ouakam et Ngor, n’en parlons pas. Il y a des quartiers où il est impossible à une voiture d’y accéder. Pendant ce temps, nos terres sont spoliées. Et ça été comme ça depuis 72», fait savoir Demba Anta Dia, un des dignitaires lébous, en conférence qu’il animait avec d’autres dignitaires lébous dont Youssou Ndoye, Jaraaf de Ouakam. «Nous faisons l’objet d’une injustice, d’autant plus que nos terres spoliées sont rétrocédées à d’autres personnes. L’Aéroport de Yoff est en train d’être borné. On avait dit que ça avait été arrêté. Alors que ça continue. Il ne reste plus un lopin de terre chez nous», alertent-ils.
Les chefs coutumiers lébous en appellent aux autorités pour réparer le tort qui est causé à leur communauté. «Ousmane (Sonko), ne nous déçois pas. Que Ousmane ait une pensée pour nous. On est très fatigués, on ne pas peut passer notre temps à être emprisonnés, on ne peut pas continuer à voir qu’on manque de respect à nos autorités coutumières, ça n’a jamais existé du temps des colons», souligne Demba Anta Dia, un des dignitaires lébous. Le manque d’espace au niveau des localités traditionnelles de Dakar est l’une des causes des problèmes qu’elles subissent en leur sein dont les plus en vue sont l’insécurité et le trafic de drogue.
Plombés par la pauvreté à travers le manque d’emploi, les jeunes ont un avenir bouché avec la pénurie du poisson qui plonge la pêche dans une crise, alors qu’elle l’une des principales sources de revenus, en suivant les explications des dignitaires lébous. Privilégiant le dialogue, en appelant aux jeunes issus de leur communauté au calme, ils demandent au ministre de la Justice de surseoir à toute action en Justice contre les personnes ressources issues de la communauté.
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