Il n’y a pas d’assouplissement dans la politique migratoire des Usa qui ont procédé à des rapatriements à doses modérées de Sénégalais en situation irrégulière. Car, il y a toujours des passagers expulsés dans les vols des compagnies américaines en provenance de New York ou Washington, même si les opérations sont tues montrant une opacité dans leur gestion par le ministère des Affaires étrangères, qui promeut à la limite le mécanisme de départ volontaire pour des étrangers en situation irrégulière dans ce pays. Cette sortie de Miaae a été amplifiée par l’ambassade des Usa à Dakar. Une forme de collaboration pour éviter le «travel ban» ?Par Bocar SAKHO – 

Air Usa… Presque dans l’anonymat total, des Sénégalais expulsés des Etats-Unis arrivent à l’Aéroport international Blaise Diagne. Selon des informations du Quotidien confirmées par plusieurs sources indépendantes, les rapatriements se sont intensifiés ces derniers jours à bord de vols de Delta et United Airlines montrant que Washington n’est pas près d’assouplir sa politique migratoire. «Dans chaque vol de ces compagnies, il y a une dizaine de migrants rapatriés. Et c’est devenu très fréquent ces dernières semaines», explique un interlocuteur. Il y a une certaine opacité qui entoure ces opérations gardées presque secrètes. «Or, cela a commencé au début du mois d’avril avec un nombre réduit. C’est triste parce que certains sont renvoyés dans leur pays sans rien. Ils n’ont pas le temps de prendre ni argent ni effets personnels, et parfois sont menottés», ajoute une source. En tout cas, l’inquiétude grandit chez les Sénégalais qui apprennent les arrestations et les expulsions qui ont lieu dans de grands Etats comme l’Illi­nois, la Géorgie, la Californie, New York, l’Ohio et autres.

Entente et incitation au retour !
Le dernier communiqué du ministère de l’Intégration africaine et des affaires étrangères est un condensé de fatalité et d’impuissance. «Dans le cadre de l’assistance consulaire et de l’accès à l’information, le ministère de l’Intégration africaine et des affaires étrangères (Miaae) informe l’opinion publique que les autorités américaines ont récemment réactualisé le dispositif en matière de sécurité aux frontières pour lutter contre l’immigration irrégulière. Les nouvelles mesures comprennent notamment : des sanctions pénales et administratives à l’encontre de toute personne reconnue coupable de tentative ou d’acte d’immigration irrégulière ; l’interdiction d’entrée sur le territoire américain pour les individus concernés, y compris en cas d’infractions passées ou ayant des antécédents judiciaires.»
Pire, il y a une certaine incitation au retour pour les migrants irréguliers sur le sol américain. Selon Yassine Fall, les «autorités américaines ont mis en place un mécanisme de départ volontaire pour des étrangers en situation irrégulière, disponible via l’application… Cette démarche permet de bénéficier d’un appui financier au retour, et peut contribuer à éviter des poursuites judiciaires». Tout en assurant que «les missions diplomatiques et consulaires du Sénégal poursuivent les actions de sensibilisation nécessaires pour protéger les intérêts des Sénégalais résidant aux Usa et travaillent en étroite collaboration avec l’Administration américaine dans l’esprit des excellentes relations de coopération entre les deux pays».
Sur ses plateformes, l’ambassade des Etats-Unis à Dakar a amplifié cette annonce de la cheffe de la diplomatie sénégalaise. «Nous remercions nos partenaires du ministère de l’Intégration africaine et des affaires étrangères pour leur soutien dans les efforts visant à protéger les citoyens sénégalais. Le gouvernement des Etats-Unis a lancé l’application gratuite Cbp One (…) pour aider les personnes en situation irrégulière aux Etats-Unis et qui souhaitent quitter le pays volontairement…»
Depuis quelques jours, l’Administration Trump menace d’élargir le «travel ban» à 25 autres pays d’Afrique dont le Sénégal, d’après Washington Post. Un réajustement de la politique migratoire américaine plus répressif fondé sur des critères de sécurité intérieure, de fiabilité des systèmes d’état civil et aussi de coopération consulaire. Sans doute, ceci explique cela, car Washington soumet les pays à cette réglementation pour éviter de se retrouver dans sa liste noire.
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