On condamne lourdement la société d’être coupable des dérives que certaines personnes commettent. En réalité, pouvons-nous identifier le ou les véritables auteurs ? La société ne s’identifie pas à nous seulement et à notre environnement immédiat, elle est beaucoup plus vaste qu’on ne l’imaginait. En sociologie, la société est l’ensemble des personnes qui vivent dans un pays ou qui appartiennent à une civilisation donnée. Par ce fait, il est difficile d’établir le lien entre les craintes d’une minorité et les exigences de la majorité. On se trompe le plus souvent sur l’approche parce que les règles sociales sont normées et tiennent leur rigueur de pratiques habituelles. Tandis que cet œil social qui nous terrorise tant est guidé par des tendances actuelles. Le phénomène qu’on appelle influence dicte notre ligne de conduite. Bref, il devient le modèle à suivre. Cette conception détruit la personnalité et la rend plus vulnérable que redevable. Elle suscite l’envie de ressembler à un idéal. Les femmes tombent naturellement dans ce piège pour, soi-disant, paraître plus attirantes au péril de leur vie. Ce risque ne garantit pas en soi un retour d’investissement. Ainsi, l’artificiel et les effets spéciaux finissent par avoir raison sur elles. Il faut dire que la chirurgie esthétique était utilisée par les célébrités hollywoodiennes dans le but d’améliorer leur apparence. L’injection de botox leur permettait d’effacer leurs rides pour se faire jeune. Cette opération exorbitante n’était destinée qu’aux plus riches. Aujourd’hui, les Sénégalaises en quête de confort apparent rivalisent pour accéder à ces soins qui sont offerts par des structures low cost (bon marché). Certaines utilisatrices se sont métamorphosées à un point où elles étaient méconnaissables à cause des ratés et autres effets secondaires, malgré les moyens colossaux que ces stars avaient mobilisés. A mon avis, l’effet mode est le premier fléau à combattre, si nous voulons préserver nos femmes. Il s’agit là d’un problème de santé publique que l’Etat, au premier chef, se doit de garantir. On s’offusque actuellement des chirurgies esthétiques, mais les pubs de produits dépigmentants rythment notre quotidien. Les chimistes autoproclamées s’y adonnent à cœur joie, les compositions dont elles seules détiennent les secrets, font des ravages avec les savons et laits.
Ainsi, devons-nous laisser faire en abdiquant ?
Je pense que non ! Nous ne pouvons pas laisser chemin libre à ces gens-là, nous avons la responsabilité de sensibiliser nos femmes sur les méfaits et autres conséquences néfastes.
Il revient à l’Etat, qui a la charge constitutionnelle d’organiser la cité, d’agir en imposant aux populations des comportements qui ne s’insurgent pas à rebrousse poils des politiques de santé publique.
Mafally NDIAYE
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