Sur l’île de Ngor, à Dakar, dix femmes venues d’horizons divers ont pris part à une résidence d’écriture centrée sur le thème de la résistance. Encadrées par l’éditrice Sarah Assidi, elles ont affiné leur plume pour mieux raconter leurs luttes, leurs douleurs et leurs espoirs. Une expérience littéraire portée par «Les Cultur’elles», en prélude au prochain Salon du livre féminin de Dakar.Par Ousmane SOW – 

La 4e édition de la résidence d’écriture de nouvelles, initiée par Amina Seck, directrice de «Les Cultur’elles» et fondatrice du Salon du livre féminin de Dakar, qui s’est tenue du 5 au 11 mai 2025 sur l’île de Ngor, a été clôturée par la remise d’attestations aux participantes. Aux manettes de l’atelier, Sarah Assidi, éditrice chez Saaraba Editions et par ailleurs doctorante à l’Université Laval, a accompagné les résidentes dans un travail d’affirmation de leur style. «Mon rôle, c’était de leur fournir les outils pour améliorer leurs nouvelles : focalisation, temporalité, personnages, descriptions. C’est vraiment des outils pour perfectionner leur texte», explique-t-elle. Et le thème imposé, «Résistance», a fait écho à toutes. «Ce qui est bien avec ce thème, c’est qu’il est universel. C’est un sujet qu’on peut aborder dans différents contextes, que ce soit les pays du Nord ou les pays du Sud. Il rejoint la cause des femmes à l’échelle mondiale. Les femmes, quel que soit le contexte dans lequel elles évoluent, ont besoin de faire preuve de résistance à différents niveaux», affirme Sarah Assidi. Dans leurs textes, elle souligne qu’il y a des sujets de violences qui sont abordés comme le féminicide, l’infanticide, la violence physique. «Sans concertation, elles ont abordé des sujets similaires. Cela prouve qu’il y a un besoin de prise de parole», précise-t-elle. L’expérience fut humaine, politique, littéraire. «J’ai vu dans leurs textes des sujets qui me tenaient à cœur, en tant que femme, mère, travailleuse. Ce fut une rencontre extraordinaire», confie-t-elle, émue. Le Salon du livre féminin, prévu en octobre, portera ces voix. Et l’éditrice appelle : «Je leur souhaite de croire en elles, d’aménager du temps et de l’énergie pour leur écriture.»
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