Dans la matinée du 13 juin 2025, le régime israélien a lancé une attaque armée, massive et sans aucune provocation préalable, contre l’Iran. Cet acte constitue, de manière claire et selon toutes les définitions reconnues, une agression manifeste.
A travers des frappes coordonnées aériennes, balistiques et par drones, Israël a visé des zones résidentielles, des infrastructures civiles, des institutions publiques, ainsi que des installations nucléaires placées sous les garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (Aiea).
Dans une nouvelle vague d’opérations militaires, Israël a commencé à frapper des infrastructures et des sites industriels, et plus récemment, un hôpital et la radio-télévision de la République islamique d’Iran ont également été pris pour cible.
Ces attaques ont causé la mort ou la blessure de nombreux civils, femmes et enfants, ainsi que de plusieurs hauts commandants militaires et scientifiques nucléaires iraniens.
Ces actions constituent une violation grave et manifeste du Droit international, en particulier du Droit international humanitaire, du Droit international des droits de l’Homme, ainsi que du paragraphe 4 de l’article 2 de la Charte des Nations unies.
Le prétexte invoqué pour cette attaque est le programme nucléaire iranien. Pourtant, comme l’a confirmé à maintes reprises l’Aiea, les installations nucléaires de l’Iran sont utilisées exclusivement à des fins pacifiques et font l’objet du régime de vérification le plus complet et le plus intrusif jamais appliqué dans le cadre international.
Fait encore plus frappant : alors que l’Iran est un Etat membre du Tnp et des autres traités internationaux pertinents, le régime sioniste -qui détient l’arme nucléaire au Moyen-Orient- n’a adhéré à aucun des trois principaux traités de désarmement des armes de destruction massive, notamment le Traité sur la non-prolifération (Tnp), la Convention sur les armes chimiques (Cac), ni la Convention sur les armes biologiques (Cab).
Le ciblage délibéré de ces installations nucléaires pacifiques et placées sous surveillance internationale par Israël constitue un acte d’agression prémédité et une violation flagrante du Droit international, ainsi que des principes fondamentaux de sûreté et de sécurité nucléaires.
Comme il l’a prouvé à Gaza, le régime sioniste a franchi toutes les lignes rouges et a commis tous les types de crimes. Dans son attaque contre l’Iran, ce régime a encore franchi une nouvelle ligne rouge du Droit international, à savoir l’attaque militaire contre des installations nucléaires pacifiques -ce qui est strictement interdit par les principes fondamentaux du Droit international, la Charte des Nations unies et le Statut de l’Aiea. Ces résolutions soulignent les risques graves que de telles attaques font peser sur la sécurité nucléaire et la paix régionale et internationale. Il s’agit donc d’un acte d’agression en contradiction directe avec le Droit international.
Ce régime fait actuellement l’objet de poursuites devant la Cour internationale de justice (Cij) pour génocide présumé à Gaza, tandis que ses dirigeants, y compris le Premier ministre Benjamin Netanyahou, sont accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité : ciblage délibéré de civils, recours à la famine comme méthode de guerre et imposition systématique de punitions collectives.
A un moment où la crédibilité du système international est profondément remise en question, l’application sélective des principes juridiques et la substitution de la justice par l’opportunisme politique menacent les fondements mêmes de l’ordre mondial fondé sur la stabilité, la responsabilité et la primauté du Droit.
Tous ces crimes du régime sioniste montrent que la nature du régime israélien est fondée sur l’occupation, l’agression, le crime, le génocide et la barbarie.
En réponse à l’agression illégale et non provoquée du régime israélien, la République islamique d’Iran a légalement exercé son droit inhérent à la légitime défense, reconnu par l’article 51 de la Charte des Nations unies. Ce droit fondamental permet à tout Etat de défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale en cas d’attaque armée.
La réponse iranienne était entièrement conforme aux principes du Droit international et a été calibrée avec précision pour être proportionnée à la menace et à l’attaque militaire israélienne. Les cibles étaient exclusivement des objectifs militaires légitimes tels que des centres de commandement et de contrôle, des installations militaires stratégiques et des infrastructures directement liées à l’attaque illégale.
A toutes les étapes, l’Iran a strictement respecté les règles du Droit international humanitaire, en donnant la priorité à la minimisation des dommages collatéraux (contre les civils et les biens publics).
L’absence de réaction ferme du Conseil de sécurité des Nations unies face à cet acte d’agression reflète une défaillance grave dans l’exercice de sa responsabilité principale de maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Alors que dans le passé, le Conseil avait réagi rapidement et à l’unanimité -comme après l’attaque israélienne contre le réacteur Osirak en Irak en 1981, lorsqu’il adopta la Résolution 487 condamnant l’attaque et affirmant l’inviolabilité des installations nucléaires pacifiques- aujourd’hui, le Conseil est paralysé. Ses délibérations sont étouffées par les pressions politiques et la protection accordée par une minorité d’Etats puissants. Cette inaction compromet les fondements du système multilatéral mondial.
La République islamique d’Iran appelle la Communauté internationale à condamner cette agression et réaffirme son engagement envers la Charte des Nations unies et les principes fondamentaux du Droit international.
Les installations nucléaires placées sous garanties de l’Aiea ne doivent jamais être prises pour cible.
La force militaire ne doit jamais se substituer à la diplomatie.
Le régime israélien ne peut être autorisé à redéfinir les règles du comportement international par des violations répétées et des provocations calculées.
Le chemin vers la paix passe par la responsabilisation, et le système international doit trouver la volonté politique de l’imposer.
La raison d’être des Nations unies est d’empêcher l’agression et de faire face aux menaces contre la paix et la sécurité internationales. La demande légitime de l’Iran est donc que les responsabilités prévues par la Charte soient exécutées : condamnation formelle de l’agression et prise de mesures pour y mettre fin.
Tous les pays du monde doivent condamner fermement cette agression manifeste du régime sioniste contre le territoire d’un Etat membre de l’Onu, une agression qui représente une menace directe à la paix et à la sécurité internationales.
Hassan ASGARI
Ambassadeur de la Republique Islamique d’Iran – Dakar