La Lecture au Quotidien : Howard French et l’âge d’or africain

La «Lecture au Quotidien», une nouvelle rubrique suggérant chaque semaine des ouvrages au public sénégalais. Essais, romans, bandes dessinées d’ici et d’ailleurs seront suggérés. Rendez-vous est donc pris tous les samedis.Par Serigne Saliou DIAGNE –
L’ouvrage Noires Origines : L’Afrique et la création du monde moderne, 1471-1945, écrit par le journaliste américain Howard French, a été publié par Calmann-Lévy en octobre 2024.
Howard French propose un essai historique passant en revue six siècles d’histoire de l’Afrique afin d’en souligner la contribution majeure dans la construction du monde moderne. L’essor de l’ère moderne se fait souvent en occultant le rôle de l’Afrique, en imposant une vision eurocentrée. Howard French suggère que l’Afrique est le continent où la plupart des mutations profondes ont pu être impulsées, bien que cela reste une vérité largement ignorée. C’est donc une lecture du Moyen Age en Afrique qui est offerte, témoignant du rôle-clé de notre continent dans la course au développement de l’Europe.
Les grandes puissances de l’époque s’étaient livrées de façon acharnée à la captation de richesses et elles nourrissaient une certaine curiosité ou, si l’on ose dire, une envie à l’égard de grands royaumes africains.
C’est un univers fait de grands souverains noirs, de riches négociants, d’empereurs européens, d’explorateurs, de missionnaires et de sociétés commerciales que fait visiter Howard French, avec en toile de fond la traite des esclaves, le commerce de marchandises comme l’or, le coton, le sucre et le tabac. L’ouvrage est intéressant dans la découverte des dynamiques qui animaient les cours d’empereurs africains comme Mansa Moussa et Abou Bakr II.
Howard French aura réussi, avec cet ouvrage, à livrer un essai historique captivant, balançant énormément de vérités sur le Moyen Age en Afrique. Une lecture nécessaire pour voir la cour internationale du monde comme une rencontre de toutes les influences, et moins sous le spectre d’une occidentalisation dominante sur tout.
Les dégagistes à tout-va de nos tropiques devraient l’avoir sous la main.
saliou.diagne@lequotidien.sn