A l’Assemblée nationale, le ministre des Finances, technicien avisé, haut fonctionnaire chevronné, a brillamment décliné les différentes fonctions qu’il a assumées dans l’appareil d’Etat. Son parcours force le respect, et nul ne peut nier l’expertise d’un homme qui a longtemps œuvré à répondre, dans les règles de l’art administratif, à des besoins exprimés par l’autorité politique.
Mais aujourd’hui, alors qu’il interroge la Représentation nationale : «qui est responsable, le client ou l’architecte ?», il faut avoir le courage de lui répondre : les deux. Le client, l’autorité politique, a, certes, défini les orientations.
Mais, l’architecte, le technicien, a, lui, mis en œuvre, validé les plans, encadré les travaux, conduit les équipes.
Autrement dit, la responsabilité est solidaire, partagée, et doit être assumée.
Ce qu’on peut, et doit reprocher aux autorités supérieures, c’est parfois l’usage politique fait de ces choix techniques. Mais ce qu’on ne peut éluder, c’est que la situation actuelle n’est pas tombée du ciel. Elle est le résultat d’un faisceau de décisions, de compromis, d’arbitrages… dont tous les acteurs doivent aujourd’hui répondre, dans la dignité.
Alors cessons les faux procès et les batailles stériles de boucs émissaires. Ce qui est fait est fait. Le pays est là, face à ses défis.
Posons-nous la seule question qui vaille : que faire maintenant ? Comme disait Lénine.
Que chacun trempe sa plume.
Que chacun accorde sa voix.
Et que nous cherchions, ensemble, des réponses responsables, républicaines, fécondes pour le seul bénéfice du Peuple sénégalais.
Nous devons à notre Nation de sortir des confrontations improductives, pour engager une refondation lucide, courageuse et collective. Les plaies sont béantes, mais ce n’est pas en les exhibant que nous les guérissons. C’est en les soignant.
Ministre Thierno LO
Président de l’Alliance pour la Paix et le Développement (Apd)