Migrations irrégulières en Afrique de l’Ouest : Les 2 Guinée donnent le Top départ

Pour éviter les contrôles, les candidats à l’émigration vers l’Espagne ont inventé de nouveaux itinéraires encore plus dangereux et plus lointains pour échapper aux contrôles des garde-côtes sénégalais et mauritaniens, qui ont réussi à mettre en place une surveillance accrue. Désormais, la Guinée et la Guinée, deux pays moins surveillés, sont les nouvelles routes migratoires.
l n’y a aucun moyen d’arrêter les candidats à l’émigration irrégulière. Face au durcissement des contrôles, ils inventent un nouvel itinéraire aussi long et risqué. On comprend surtout qu’au Sénégal, les interpellations de pirogues par la Marine nationale et la Gendarmerie nationale sont réussies. Pour contourner les contrôles au Sénégal et en Mauritanie, les départs de pirogues clandestines se font désormais en Guinée, un pays moins surveillé, pour rallier l’Espagne. Par conséquent, cela allonge la durée de la traversée et rend la tentative plus risquée, augmentant les risques de naufrage et de dérive des embarcations, et évidemment de décès. «Les embarcations de fortune se font de plus en plus depuis le Sud, en Guinée», révèle le délégué du gouvernement aux Canaries, Anselmo Pestana. Un expert en migration joint par Le Quotidien : «Avec les contrôles en Mauritanie, c’est devenu une filière. On n’a pas encore évolué l’amplitude du phénomène, mais c’est une réalité aujourd’hui.»
Il faut noter aussi que la Guinée-Bissau est également un lieu de départ de plus en plus privilégié. Ses 200 km de côtes, difficiles à surveiller, en font un point de départ important, principalement via l’archipel des Bijagos (88 îles) distant de plus de 1800 km des Canaries. Il y a aussi le passage vers l’Algérie, dans le but d’atteindre l’Espagne via les Baléares encore plus éloignées.
Baisse des arrivées
Il faut noter, d’après l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, Frontex, citée par Infosmigrants, une baisse de 41% des arrivées de migrants irréguliers sur les îles Canaries a été enregistrée depuis le début de l’année. «En novembre 2024, 7338 arrivées ont été comptabilisées contre 445 en mai 2025. Le délégué du gouvernement aux Canaries a souligné que le nombre d’arrivées est passé d’environ 19 100 personnes au premier semestre 2024 à 11 300 personnes pour la même période en 2025», révèle-t-elle. Comment expliquer cette baisse ? Il y a, comme on l’a dit ci-haut, le durcissement des contrôles policiers au Sénégal et en Mauritanie, ainsi que des accords de coopération bilatérale récents entre les autorités de ces pays et espagnoles pour endiguer les départs vers l’Espagne. D’après Infosmigrants, la Mauritanie a intercepté 30 000 migrants et démantelé plus de 80 réseaux de passeurs depuis le mois janvier.