Revendications des enseignants d’Eps du Sénégal : Bataille pour la reconnaissance de leur corps

Les enseignants d’Education physique et sportive (Eps) du Sénégal montent une nouvelle fois au créneau pour faire entendre leur voix. A travers un communiqué détaillé, le Comité de veille et de suivi des revendications de ce corps professionnel alerte sur un ensemble de dysfonctionnements qui freinent leur progression de carrière.Par Ousmane SOW –
Pour une meilleure structuration du statut des enseignants d’Education physique et sportive (Eps) du Sénégal, la reconnaissance de leur ancienneté, une harmonisation des droits entre les différentes générations et l’élargissement des opportunités de formation et de titularisation, le Comité de veille et de suivi des revendications des enseignants d’Eps du Sénégal s’appuie sur des faits jugés préoccupants et appelle à une réponse urgente des autorités. Selon Khalifa Ababacar Ndiaye, le coordonnateur du comité, de nombreux Maîtres d’éducation physique et sportive (Meps) ayant validé leur formation complémentaire risquent de perdre plusieurs années d’ancienneté administrative malgré leur engagement constant. De ce fait, il demande «la reconnaissance et la conservation intégrale de l’ancienneté acquise avant le reclassement, conformément au principe d’équité et de continuité de service». Autre urgence qu’il évoque dans le communiqué, le lancement des deuxième et troisième cohortes de formation complémentaire pour les maîtres d’éducation physique et sportive restants. «Des dizaines d’enseignants attendent depuis des années d’intégrer une session de formation», déplore Khalifa Ababacar Ndiaye. Selon lui, il est essentiel de «lancer sans délai les nouvelles cohortes, y compris pour les Meps en activité dans d’autres secteurs éducatifs», afin de «compléter le processus d’unification du statut professionnel».
Le comité s’inquiète également de la situation des professeurs contractuels qui, en l’absence d’une formation diplômante, se retrouvent dans une impasse. «Il faut proposer une formation validée par les autorités compétentes et débouchant sur un statut clair», insiste Khalifa Ababacar Ndiaye, plaidant pour une régularisation qui offrirait enfin des perspectives de carrière. Cependant, la lenteur dans le démarrage de la seconde cohorte pour les chargés de cours en Eps est également pointée du doigt. Bien que la première soit finalisée, «la suite tarde à être lancée, laissant en attente d’autres candidats qualifiés». Le comité appelle à «élargir les quotas et accélérer la formation» pour renforcer l’encadrement dans les collèges et lycées, notamment dans les régions les plus sous-dotées. La question des titulaires du Certificat d’aptitude à l’enseignement du sport (Caes), toutes générations confondues, reste aussi en suspens. «Ils n’ont pas tous été intégrés dans la Fonction publique ou ont été marginalisés», affirme le coordinateur. Il plaide pour «une intégration officielle et équitable de tous les enseignants d’Eps titulaires du Caes», afin de valoriser leurs acquis et renforcer les effectifs. Pour finir, le comité attire l’attention sur le cas des Meps en service dans l’enseignement technique et professionnel, souvent oubliés dans les dispositifs de formation. «Il faut garantir leur inclusion dans la seconde cohorte, sans discrimination liée au lieu d’affectation ou à l’établissement d’exercice», demande Khalifa Ababacar Ndiaye.
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