Après avoir attendu des années, Léna Timéra a finalement l’occasion de jouer sous les couleurs nationales. Une longue attente qui a vu même sa maman s’impliquer, à son insu. Devenue enfin éligible, elle est revenue sur ses 4 années d’attente, de doutes. Aujourd’hui son objectif est d’abord de faire partie des 12 pour l’Afrobasket féminin, avec l’espoir de vivre sa première campagne africaine avec le Sénégal.Recueillis par Woury DIALLO – Comment se passe la préparation ?

La préparation se passe très bien. On a commencé avec les entraîneurs assistants avant l’arrivée du coach principal. On a fait beaucoup de physique et des tirs pour l’adresse. Maintenant, on fait beaucoup de révisions de systèmes pour les matchs.

Comment jugez-vous la qualité du groupe ?
La plupart des filles, je les connaissais déjà. Yacine Diop, Fatou Pouye, Fatou Diagne, Cierra Dillard. L’adaptation était donc assez facile. C’est pour ça qu’il y a une bonne intégration dès le début.

On sent que vous êtes soulagée de pouvoir enfin jouer pour la sélection après la décision de la Fiba vous rendant éligible ?
Ah oui ! Je suis soulagée forcément parce que cela traînait depuis 2021. Aujourd’hui la pression est redescendue, donc je suis contente. L’Afrobasket, c’est une compétition que je ne connais pas du tout et j’ai vraiment envie de la découvrir. C’est pour ça que je vais me donner à fond pour faire partie des 12, et après Inch’Allah aller en Côte d’Ivoire pour participer à l’Afrobasket.

Justement, après ces longues années d’attente, comment avez-vous vécu la bonne nouvelle ?
J’étais vraiment contente. Je me suis dit que je suis éligible et que je vais pouvoir me battre en tant que Sénégalaise et non pas en tant que naturalisée. Maintenant, ce sont les meilleures qui seront sur le terrain. Ce n’est pas parce que je suis éligible que je vais être forcément dans les 12. Je vais me donner à fond pour gagner ma place.

Comment avez-vous vécu ces longues années d’attente, d’incertitudes ?
La première année, je me doutais un peu de ne pas y être parce que la naturalisée, c’était Binetou Diémé. Elle était là depuis longtemps. C’était la meneuse dont le staff avait besoin. Ce qui était normal. Par contre, la deuxième année, je l’ai un peu mal vécue. Je me suis dit pourtant que c’était mon année. Mais au final, ce n’était pas le cas. Cela fait partie du jeu. Mais c’était compliqué de sortir du groupe à chaque fois, surtout qu’on ne te juge pas par rapport à ton niveau, mais par rapport à ta naturalisation. Je crois beaucoup en Dieu, alors je me suis dit que ça ne devait pas être mon année.

Vous vous êtes sentie étrangère…
Effectivement ! On se sent étrangère alors que je suis sénégalaise à 100%, avec des parents qui sont sénégalais aussi.

Justement, en parlant de la famille, votre maman est allée jusqu’à écrire une lettre à la Fiba. Est-ce que tout cela vous a aidée à continuer à vous battre ?
Je n’étais pas au courant quand ma mère a écrit cette lettre. Mais j’ai apprécié parce qu’elle ne l’a pas fait seulement pour moi, mais pour les Africains qui vivent en France, en Europe. Cela peut être une bonne chose pour tout le monde à l’avenir.

L’équipe n’a pas gagné le trophée depuis 2015, est-ce une pression sur le groupe ?
Oui, sur les réseaux, il y a beaucoup de commentaires par rapport à ça. Depuis 2015, l’équipe n’a pas gagné. On sent quand même une certaine pression. En tout cas, je pense que les coaches vont mettre en place une équipe pour essayer de remporter à nouveau ce titre-là.
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