Le Secrétariat exécutif national de l’Alliance pour la République (Apr) a tenu hier une réunion pour analyser l’actualité nationale et internationale afin de dénoncer les «restrictions des libertés, arrestations politiques ciblées et la crise institutionnelle». L’ancien parti au pouvoir dénonce l’avis du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), qui met en demeure la chaîne Tfm. Il évoque une tentative de musellement des médias et dénonce «une campagne d’intimidation des professionnels des médias, citant notamment les convocations du journaliste Madiambal Diagne et du chroniqueur Badara Gadiaga». Pour le Sen, le chroniqueur aurait été «victime de provocation et d’agression verbale», mais se retrouve placé en garde à vue pendant que son agresseur, présenté comme un militant du parti au pouvoir, est libre. Le Sen exige sa libération immédiate et sans condition, y voyant le signe d’un système judiciaire «à géométrie variable».
Selon l’Apr, le verdict de la Cour suprême sur l’affaire Sonko-Mame Mbaye Niang constitue un motif de «disqualification pour exercer les fonctions de chef du gouvernement». Face à ce qu’elle qualifie de «régime autoritaire et incompétent», l’Apr appelle les Forces vives de la Nation et la diaspora sénégalaise à se mobiliser pour la défense des acquis démocratiques et la préservation de l’Etat de Droit. Le parti exprime également son soutien aux mouvements sociaux en cours, notamment dans les secteurs de la Justice, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la santé, et invite le gouvernement à engager le dialogue avec les partenaires sociaux pour restaurer un climat apaisé.
Par ailleurs, le parti Rewmi dénonce également ces arrestations. Il «constate une récurrence des atteintes aux libertés publiques dont la dernière est la convocation de Monsieur Badara Gadiaga. Nous con­damnons cette attitude des nouvelles autorités et demandons la libération sans délai de Monsieur Badara Gadiag». «Le parti Rewmi exprime son soutien total à Monsieur Badara Gadiaga, ainsi qu’à toutes les personnes détenues pour avoir exprimé leurs opinions. La liberté d’expression est garantie par la Cons­titution et toute entrave à son exercice ne saurait être tolérée», peut-on lire dans le communiqué.
La «Nouvelle Respon­sabilité» abonde dans le même sens : «La garde à vue de M. Gadiaga, à la suite de son audition par la Division spéciale de la cybersécurité, est une atteinte préoccupante à la liberté d’expression. Badara Gadiaga n’a fait qu’exercer un droit fondamental : celui de s’exprimer.»
La Nr a réaffirmé son engagement pour la «défense des libertés publiques». «Dans une démocratie, aucune voix ne doit être muselée. Nous refusons la banalisation de l’intimidation contre les esprits libres et restons mobilisés pour défendre les libertés publiques. Tout notre soutien à Badara Gadiaga et à tous les autres détenus. La liberté ne se négocie pas», a-t-elle conclu.