Ousmane Sonko ou le discours de la menace

Une heure d’horloge ! Voilà la durée de la déclaration de monsieur le président du parti Pastef/Les patriotes ce jeudi 10 juillet 2025. Comme à son habitude, il a utilisé le réseau social Facebook pour faire passer son message, un message au contenu menaçant : menaces contre son binôme, Son Excellence Monsieur le président de la République du Sénégal Bassirou Diomaye Diakhar Faye, menaces contre les agents de l’Administration, menaces contre ses collaborateurs militantes et militants de parti, menaces contre la presse, menaces contre les acteurs politiques et de la Société civile, menaces contre les chroniqueurs, menaces contre les acteurs de la Justice. Bref ! Monsieur Sonko n’a épargné aucun segment de ceux qui animent l’activité politique, administrative, médiatique et judiciaire. Comme touché dans son amour-propre, le sieur Sonko, président du parti Pastef/Les patriotes, a soldé ses comptes avec tous les acteurs cités plus haut et qui semblent, à ses yeux, ne pas jouer franc jeu dans les responsabilités qu’on leur a confiées. Jamais dans l’histoire du Sénégal, la République n’a été confrontée à un scénario de gouvernance de cette nature ; un Premier ministre qui accuse publiquement le président de la République de ne pas avoir la poigne nécessaire pour exercer son autorité ; un Premier ministre qui met en demeure le président de la République et assume se suppléer à lui au cas où il ferait encore preuve de mauvaise volonté dans le sens de faire régner l’ordre et la discipline dans l’espace médiatique ; un Premier ministre qui traite de fumiers et de haineux les acteurs de la Société civile et certains professionnels de la presse. A entendre le président du parti Pastef/Les patriotes faire des révélations sur ses multiples rencontres avec son binôme, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye, en tête-à-tête d’abord, puis avec une tierce personne en guise de témoin, en l’occurrence El Malick Ndiaye, ensuite avec des responsables du parti en cercle restreint, enfin avec les instances, nous comprenons que le malaise entre son binôme et lui est si profond qu’une dualité est quasi installée.
En filigrane, dans la déclaration de monsieur le président du parti Pastef/Les patriotes, il apparaît clairement que la main de la gouvernance lui échappe et qu’il voudrait prendre à témoin l’opinion sur cet aspect dont il impute la responsabilité à Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui s’écarterait de l’esprit du «Projet», et certaines pontes du parti qui commenceraient à se prendre la tête.
En définitive, monsieur le président du parti Pastef/Les patriotes a mal, il vit très mal la tournure des évènements au niveau de la gouvernance et de l’expression des libertés individuelles et collectives.
Et cela, il ne le pardonne ni à Bassirou Diomaye Diakhar Faye, ni aux acteurs de la Société civile, ni aux professionnels de la presse. Par conséquent, comme arme, monsieur Sonko a brandi l’épée de la menace qui n’a épargné personne. Jusqu’où monsieur Sonko est-il capable d’aller pour faire régner son autorité ? L’avenir nous édifiera.
Abdoul Aziz GUEYE
Réew mi/Mbour
Membre du Mer