Détention de Badara Gadiaga : Le Parquet corse le dossier

Par Dieynaba KANE –
Le chroniqueur Badara Gadiaga n’est pas encore au bout de ses peines. Arrêté depuis mercredi, le chroniqueur va passer le week-end au Commissariat central de Dakar. Déféré ce vendredi par la Division spéciale de cybersécurité pour discours contraires aux bonnes mœurs, le chroniqueur de l’émission «Jakaarlo» sur la Tfm a fait l’objet d’un retour de Parquet. Badara Gadiaga fera face, lundi prochain, au juge d’instruction du 1er Cabinet. Il faut noter que le procureur a corsé son dossier, en visant la diffusion de fausses nouvelles et l’offense à une personne qui exerce une partie des prérogatives du chef de l’Etat.
Il a par la même occasion requis l’instruction du dossier judiciaire de Gadiaga et confié celui-ci au Doyen des juges d’instruction de Dakar.
Pour rappel, Badara Gadiaga a été interpellé à la suite de son échange houleux, vendredi dernier, avec le député de Pastef Amadou Bâ, lors de l’émission Jakaarloo sur la Tfm.
Le chroniqueur avait sèchement répondu au député l’ayant accusé de falsification de diplôme, que le parti Pastef n’a pas de leçons de morale à donner, vu que son chef de parti a été condamné pour «corruption de la jeunesse», en référence au procès qui a opposé Ousmane Sonko, alors qu’il était encore opposant, à Adji Sarr, ancienne employée d’un salon de massage qui l’accusait de «viols répétés». Convoqué mercredi dernier, Badara Gadiaga, après plusieurs heures d’audition par la Division spéciale de la cybersécurité, a été finalement placé en garde à vue. Cette nouvelle arrestation d’une voix critique (après celle du journaliste Bachir Fofana, de Moustapha Diakhaté) à l’endroit des actuels dirigeants a été dénoncée par des figures de l’opposition, des membres de la Société civile.
Ils accusent les autorités de vouloir «étouffer le débat public». Certains estiment même que les autorités cherchent à dévier le regard des citoyens des vrais problèmes que sont l’état des finances publiques, la vie chère, le chomage. Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme ont affiché leurs inquiétudes et dénoncé «une menace sur la liberté d’expression» au Sénégal.
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