Ostréiculture – Modernisation de la filière au Sénégal : Un appui de 210 millions offert aux acteurs

Dans le cadre de la modernisation de la filière ostréicole, c’est-à-dire la cueillette des huîtres, l’Agence nationale de l’aquaculture a reçu, hier à Joal, un appui en matériel et subventions d’une valeur globale de 210 millions de francs Cfa.Par Alioune Badara CISS (Correspondant) –
L’Agence nationale de l’aquaculture (Ana) a officiellement reçu, hier à Joal, des pirogues, du matériel ostréicole et des subventions, marquant une étape cruciale dans la modernisation et le renforcement de la filière ostréicole du pays.
Ces appuis, d’une valeur totale de 170 millions de francs Cfa en subventions et 40 millions de francs Cfa pour les pirogues, s’inscrivent dans le cadre du programme «Fish4acp», une initiative de l’Organisation des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (Oeacp), financé par l’Union européenne (Ue) et le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (Bmz), et mis en œuvre par la Fao.
La cérémonie a mis l’accent sur le rôle central des femmes dans la filière ostréicole sénégalaise, qui représentent près de 98% des acteurs. Fatou Niang, vice-secrétaire générale du Réseau national des acteurs de la chaîne de valeur des huîtres au Sénégal (Renachvah), a souligné l’importance de ce soutien pour les femmes transformatrices et les acteurs locaux. «Votre soutien technique a permis à nos membres, en grande majorité des femmes transformatrices et des acteurs locaux engagés, de renforcer leurs compétences, d’améliorer leurs pratiques, de valoriser davantage leurs produits et de créer des liens», a-t-elle déclaré, ajoutant que cela a même permis à des membres du réseau de gagner des prix.
La ministre des Pêches et des infrastructures maritimes et portuaires, Dr Fatou Diouf, qui a présidé cette cérémonie officielle, a insisté sur l’impact de ces subventions. «En remettant des subventions d’un montant global de 170 millions de francs Cfa à des groupements de femmes, «Fish4acp» contribue de manière significative à l’autonomisation économique des femmes, actrices-clés de la transformation, de la commercialisation et de la gestion des ressources halieutiques.» Dr Fatou Diouf d’ajouter que «trop souvent sous-estimé, le rôle des femmes est pourtant essentiel à la survie de milliers de familles et à la sécurité alimentaire de nos communautés».
Quant à Mme Bintia Stephen-Tchicaya, coordonnatrice du Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’Ouest et représentante par intérim de la Fao au Sénégal, elle a réaffirmé l’engagement de l’organisation onusienne dans le développement durable de la filière. Elle a expliqué que le programme «Fish4acp» se focalise sur les actions prioritaires de la politique sectorielle sénégalaise, notamment «l’intensification de la production aquacole et la valorisation des produits halieutiques et aquacoles, tout en intégrant les principes de durabilité et d’inclusion sociale».
Le programme a déjà permis une analyse approfondie de la chaîne de valeur des huîtres et a facilité le développement d’une stratégie décennale (2021-2031) axée sur quatre axes principaux : l’amélioration de la connaissance de l’environnement de la filière, la salubrité des produits, la modernisation de l’ostréiculture et le renforcement des capacités des acteurs.
La remise des trois pirogues motorisées en fibre de verre, d’une valeur de 40 millions de francs Cfa, à l’Ana vise à renforcer ses capacités d’encadrement technique et de suivi des parcs ostréicoles. «Nous espérons grandement que l’Ana mette à contribution des relais techniques ou des volontaires pour l’atteinte des résultats escomptés», a souligné Mme Tchicaya.
De plus, le Fonds de contrepartie, un nouveau mécanisme de la Fao, a subventionné 18 demandes d’investissement à hauteur de 80% à 90%, pour un montant total de 170 millions francs Cfa.
Le projet a également facilité l’acquisition de 3000 pochons de grossissement des huîtres et 3700 coupelles de captage de naissains, ainsi que du matériel moderne pour la mise à niveau des parcs ostréicoles.
Dr Diouf a conclu en réitérant l’engagement du gouvernement sénégalais pour une «économie bleue durable, fondée sur une gestion responsable des ressources aquatiques, une valorisation locale accrue et l’implication active des communautés, en particulier des femmes et des jeunes».
Elle a aussi encouragé les bénéficiaires à travailler avec détermination pour l’avenir de la pêche artisanale.
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