Sonko lâche Diomaye ! : Va-t-il le pousser à la démission pour prendre le contrôle du pouvoir ?

En écrivant cet article, je suis tombé sur un texte paru dans Le Quotidien du samedi 12 juillet, intitulé : «Ousmane Sonko: le Peuple en chair et en esprit.» Ce texte est d’un pastefien universitaire, donc un intellectuel qui, normalement, devrait avoir (comme tous les intellectuels du monde) le courage de ses idées et les endosser. On a vu dans un passé recent, cette lettre ouverte des 3 intellectuels, Felwine Sarr, Mohamed Mbougar Sarr et Boubacar Boris Diop, plaidant «pour une société véritablement démocratique». Ensuite, ce furent le tour de Fatou Sow, Sophie Bessis, Mamadou Diouf et Amadou Tidiane Wone, ancien ministre de la Culture, parmi plus de la centaine d’intellectuels qui avaient cru devoir signer une tribune pour interpeller le Président Macky Sall «sur le respect des droits et de la justice» en défendant farouchement Ousmane Sonko. Tout cela s’est passé entre mars et juin 2023. Depuis lors et malgré tous les soubresauts que notre pays a connus, ils ont tous choisi de se murer dans le silence. Même n’étant pas d’accord avec leurs idées, je reconnais qu’ils ont eu le courage et l’honnêteté de les assumer.
Tandis que ce nouveau défenseur de Pros, en voulant nous enseigner la personne Sonko, n’a pas osé apposer son nom à la fin du texte. A la place, il est écrit ceci : «L’auteur du texte, un universitaire bien connu, a tenu à préserver son anonymat.» Après son développement, il conclua en ces termes : «Sa prise de parole hier (parlant de Sonko) est le signe d’un encerclement par les actionnaires du statu quo ante, leurs relais dans la presse, la Justice, l’Administration et au sein même du parti. Le Peuple, qui est plus grand, plus fort, plus nombreux que tous ces intrigants, et qui a tout à gagner dans leur défaite définitive, devra de nouveau se lever en bouclier de celui qui a mis sa carrière, son honorabilité et sa vie au service de l’intérêt général.»
Certainement, c’est à cause de l’encerclement dont il fait état qu’il a peur d’être identifié par les nouveaux «insurgés» républicains venus au secours du Sunugaal en naufrage. Qu’il retienne que lorsqu’une armée encercle ses ennemis, ces derniers ont peu de chance d’échapper à la défaite, avec toutes les conséquences qui en découleront, ce qui explique le grand malaise au sommet de l’Etat et au sein du parti Pastef.
Un autre fait a attiré mon attention dans ce texte : à aucun moment, le nom du Président Diomaye n’a été mentionné, comme s’il le rangeait parmi les intrigants dans le parti. Cet auteur encagoulé considère que Ousmane Sonko a mis tout… (le concernant personnellement) au service de l’intérêt général.
En réalité, tous ses combats ont été des combats pour son propre intérêt, contrairement à ce qu’avance son défenseur. Ousmane considère qu’il est le centre du monde. Ce qui est en train de se passer entre lui et le président de la République est la preuve éloquente de ce trait de caractère.
Le ministre Samba Sy, Secrétaire général du Pit-Sénégal, coordinateur de la Cds et du Fdr, que nous félicitons au passage pour l’excellente prestation au Grand Jury du dimanche, rappelait dans l’émission, parlant du Premier minister, que «le pouvoir ne forge pas les traits, il les grossit et est un révélateur extrêmement puissant».
Parlant du dernier discours de ce dernier, il considère : «C’est un discours grave, car il ne laisse de côté aucun segment de la Nation.
Ce discours crée des inquiétudes.
Ce discours n’est pas un discours qui a seulement une résonance interne.
Ce discours résonne également à l’extérieur.
Ce discours est un discours qui pose problème.
Ce discours est révélateur d’une crise institutionnelle au sommet.»
Sonko moy Diomaye ! Diomaye moy Sonko n’est plus qu’un vieux souvenir de campagne électorale. Tous les analystes et observateurs politiques qui contredisaient celles et ceux qui présageaient une vie courte du team pastéfien se retrouvent aujourd’hui seuls avec leur rêve trahi d’un duo en bonne santé, pour un sénégal souverain et prospère.
Ousmane Sonko n’avait-il pas dit un jour que ceux qui s’attendent à une mésentente entre lui et le Président seront déçus ? Ce à quoi nous assistons aujourd’hui est malheureusement le contraire de cette conviction du passé. Le voilà en train de traiter publiquement le président de la République de manquer d’autorité. Une grave déclaration qu’aucun Premier ministre au monde n’oserait faire à l’endroit d’un président de la République sans se voir virer immédiatement.
Nous l’avons tous entendu s’en prendre au Président Diomaye, disant qu’il se défend quand il est attaqué et l’abandonne lorsqu’il s’agit de lui.
Encore une contrevérité, car Azoura a dépassé gravement le président de la République, qui est une institution, et rien ne s’est passé. Ce même Azoura, en récidivant sur le Président Macky Sall, a eu le privilège d’être visité en prison par Sonko et libéré par la suite sur la base d’un certificat médical de complaisance.
Par contre, tous les chroniqueurs et activistes qui ont parlé de Sonko dans les médias se sont retrouvés devant le procureur, jusqu’à Badara Gadiaga qui sera peut-être fixé sur son sort ce lundi 14.
Maintenant, c’est clair pour tout le monde que le tout-puissant Pros n’a pas le contrôle total du pouvoir qu’il a lui-même créé.
«Qu’on me laisse gouverner», a-t-il dit. Même si le ton de son propos est ferme, on peut dire sans se tromper qu’il s’agit d’un aveu d’impuissance de sa part face aux menaces politiques suspectées de l’opposition, de la Société civile, des chroniqueurs, de la Justice, mais aussi du Président Diomaye, sa principale cible.
Je ne comprends d’ailleurs pas le fait qu’il veuille amener le Président (qui a déjà démissionné de son poste de Sg de Pastef pour mieux s’occuper de sa fonction) à s’appuyer sur l’appareil politique pour gouverner.
Monsieur Ousmane Sonko doit se rappeler qu’il n’est pas élu et que son pouvoir de Premier ministre émane d’un décret présidentiel.
Au Conseil national de Pastef, j’ai entendu un Premier ministre super faible, et heureusement pour notre pays.
Le Sénégal n’a pas un problème d’autorité dans le sens posé par Sonko qui, en réalité, est notre problème, car il est la seule autorité à avoir des problèmes avec tout le monde, comme l’a dit le journaliste de JDD Assane Guèye, et à son invité de ce dimanche d’en conclure que c’est donc lui Ousmane qui est le problème.
Dommage pour notre pays qui ne mérite pas ce qui est en train de lui arriver.
15 mois au pouvoir et tous les clignotants sont au rouge, tous secteurs confondus.
Pour reprendre les propos du ministre Samba Sy :
«Opposants, nous voulons le meilleur pour notre pays.
Notre pays qui ne va pas bien.
Des faits constants et têtus l’attestent.
Nous sommes dans l’impasse et il n’y a pas de solutions à l’horizon.»
C’est ça la réalité, et pendant ce temps, le pouvoir, dans la tourmente, s’attaque à toutes les voix discordantes au lieu de se pencher sur les problèmes urgents des Sénégalais.
Quelle déception pour le peuple de Pastef, comme l’appelle le Doyen Habib Sy. La montagne vient d’accoucher d’une souris et le fameux projet voit ses principaux défenseurs guerroyer devant le vrai Peuple abusé.
Bourgi avait raison de demander où va le Sénégal.
Néanmoins,je reste confiant pour l’avenir de notre pays, car je sais que les républicaines et les républicains ne le laisseront pas sombrer entre les mains de ces populistes aventuriers qui ont fini de prouver à la face du monde qu’ils sont incapables de mener à bon port notre Sunugal.
Idrissa SYLLA
New York
Secrétaire général chargé de l’organisation, de la coordination Pit-Diaspora, Membre du comité central