Des dauphins échoués sont constatés sur le littoral de Diembéring. Un fait rarissime dont la cause reste pour le moment inconnu par le Service régional de pêche de Ziguinchor.

Par Khady SONKO

Un décor inhabituel sur le littoral de Diembéring. Un dauphin mort par-là sur le rivage, un autre non loin. «Il y a un troisième là-bas», informent des enfants qui se lavent les mains pour se débarrasser du sable. Ils viennent de reboiser des filaos sur le littoral pour contrer l’érosion côtière à Diembéring. Ici, depuis quelque temps, des dauphins échoués morts se comptent à la plage de Diembéring. Selon les habitués de cette plage, ce phénomène est observé chaque année à la même période. Alors que l’on s’étonne de voir un dauphin en phase de putréfaction sur le rivage et qu’on s’approche pour voir de plus près, des gamins qui s’amusent sur les lieux ironisent. «Attention, il va vous mordre», lancent-ils, moqueurs et insouciants de l’anomalie qui se produit. «A partir du mois de juin, on constate des dauphins qui échouent ici. Si par chance il y a des nageurs, ces derniers les aident à rejoindre l’océan. Mais s’ils échouent alors qu’il n’y a personne, ils meurent. Malheureusement, c’est ce qui est fréquent», explique un agent de l’Observatoire national du littoral abordé sur la plage. A l’en croire, une trentaine de dauphins échoués et morts sont dénombrés sur le long du littoral de Diembéring. «Nous avons constaté et signalé à qui de droit. Cela arrive chaque année à cette même période. Je ne sais pas ce qui explique cela, peut-être que c’est dû à la présence de bateaux que nous observons ici. Les dauphins accompagnent souvent les bateaux. Aussi en cette période de l’année, on constate beaucoup d’algues marins sur la plage», a expliqué cet agent.
«Cela pourrait être une épidémie. Mais ce n’est pas confirmé parce qu’on n’a pas fait de prélèvements, ni recherches approfondies. Par contre, ces espèces ne sont pas mortes ici sur la plage. Elles sont mortes en haute mer et leurs cadavres ont échoué ici», estime un agent du Service de protection de la faune. Il ne veut pas décliner son identité car, pour lui, tout comme pour l’agent de l’Observatoire national du littoral, c’est le Service de pêche qui est habilité à se prononcer et donner une explication au phénomène. En effet, le Service régional de pêche de Ziguinchor est informé de la situation. Le chef est même plus qu’informé. «J’étais sur place et j’ai même participé à l’enterrement d’un dauphin. Les dauphins sont des mammifères qui ont parfois des tendances suicidaires», a indiqué Abdoulaye Diédhiou.
Son service n’a pas pour le moment une explication de la cause de la mort des dauphins. M. Diédhiou se réfère au Centre de recherche océanographique qui, selon lui, est informé. «Il leur appartient, en tant que scientifiques, d’essayer de connaître les causes», a confié Abdoulaye Diédhiou, chef du Service régional de pêche de Ziguinchor.
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