Le Haut-conseil du dialogue social (Hcds) est chargé de procéder à des médiations et facilitations entre les acteurs sociaux, et entres autres, d’assurer des formations en matière de prévention, gestion et résolution des conflits sociaux. Il est rattaché au Cabinet du président de la République par le décret n°2024-706 du 08 mars 2024. Dés sa prise de fonction, le président Mamadou Lamine Dianté s’est attelé à améliorer avec son équipe, l’innovation organisationnelle de l’institution, c’est-à-dire les mécanismes, le système, les activités et procédés, les productions et services internes. Il a instauré un management nouveau basé sur l’approche contextuelle, c’est-à-dire qui tient compte de tous les éléments extérieurs pour des traitements de qualité. Le président M. Lamine Dianté a réussi, avec ses collaborateurs, à placer rapidement l’institution au cœur de la Stratégie nationale de développement 2025-2029, dans le but de consolider la paix et la stabilité sociales pour le développement économique du pays. Le Hcds est devenu une référence en Afrique par ses participations de qualité sur les questions actuelles (séminaires régionaux de l’Internationale francophone et différents travaux au sein de l’Uemoa- Forum annuel des Nations unies à Genève).
Sous l’éclairage et la conduite du président M. Lamine Dianté, le Directeur exécutif, Monsieur Omar Fall, un fonctionnaire exemplaire, très compétent et doté d’une constante fibre républicaine, a réussi, avec son staff, à renforcer la démocratie sociale et améliorer l’état de la négociation collective dans beaucoup de secteurs porteurs de croissance. Des rencontres sont organisées régulièrement pour étudier et traiter les cahiers de doléances des syndicats, un comité de veille et de prévention des conflits est mis en place, des rapports produits régulièrement sur l’état de la régulation sociale. Des assemblées plénières statutaires sont tenues pour analyser plusieurs thématiques (protection sociale et travail décent, économie sociale et solidaire, transition écologique, migration et autonomisation économique des jeunes et des femmes migrants et de leurs familles, etc.). Le Hcds organise des ateliers de renforcement des capacités des mandats tripartites pour rendre l’institution plus apte à résoudre les problèmes complexes dans un monde en pleine mutation. Les questions relatives au secteur informel sont prises en charge et font l’objet de plusieurs recommandations.
Le Hcds produit des rapports techniques périodiques et d’autres livrables adressés au chef de l’Etat et aux secteurs concernés conformément à son principe de redevabilité. C’est une institution digne de confiance à cause de la sincérité de ses résultats. Le président vient de déposer le rapport 2023-2024 sur l’état du dialogue social. Il est composé de quatre parties : la première partie porte sur la contribution des mandats tripartites à l’amélioration des relations professionnelles et à la promotion du dialogue social et de la négociation collective ; la deuxième partie traite des initiatives de promotion du dialogue social menées par l’Institut tripartite national de dialogue social ; la troisième partie souligne les enjeux et défis liés à la mitigation des risques sociaux susceptibles de compromettre l’atteinte des objectifs du cadre de référence des politiques publiques ; la quatrième partie est relative aux leçons apprises et à la formulation d’importantes recommandations telles que la matérialisation de l’ancrage légal du Hcds dans le nouveau Code du travail et la réactualisation des textes qui le régissent en renforçant ses moyens humains, financiers et logistiques d’intervention, pour une meilleure appropriation de ses missions par les populations et un maillage national de la promotion des vertus et mécanismes du dialogue social, notamment dans les pôles-territoires. Une autre recommandation capitale est d’assurer une gestion plus systémique des attentes des agents de l’Etat sur les questions transversales et portant notamment sur les rémunérations, la retraite, la fiscalité sur les salaires, et faire jouer pleinement au gouvernement son rôle de régulation en matière de fixation du Smig dans le secteur privé…
Nous pouvons considérer que les objectifs organisationnels sont réalisés sur la période 2023-2024 et, par conséquent, la performance du Hcds est réelle et indiscutable. La perception qu’ont les citoyens est positive, car chaque accord conclu entre les parties est une satisfaction. Il est temps d’approfondir la réflexion pour évaluer sa contribution sur le produit national brut. Certes, c’est un exercice difficile car les économistes ont souvent des difficultés pour mesurer les facteurs non spécifiés comme le capital immatériel ou intellectuel. Selon le Financial Accounting Standards Board (Fasb), ce capital immatériel correspond à des actifs n’ayant aucune forme matérielle, qui résultent d’événements ou d’investissement passés, qui ont un effet ou des conséquences mesurables et qui présentent un bénéfice futur ou sont susceptibles de produire des résultats économiques. Le Hcds est devenu incontournable pour la cohésion sociale et le développement économique.
Alpha YOUM
Spécialiste de Gestion publique et Droit social
Président de l’Association Paix et Citoyenneté/Sénégal