Arrivé à Thiès aux premières heures de la matinée, après un court séjour en Russie où il avait pris part à la Conférence internationale de Moscou sur le transport, le maire de Thiès, Dr Babacar Diop, n’a pas attendu pour se rendre dans les quartiers sinistrés par les pluies diluviennes de ces derniers jours.Par Cheikh CAMARA –

 Le maire de Thiès était dans les quartiers inondés de sa ville. Constatant des dégâts inestimables, l’édile de la ville a lancé un appel solennel à l’Etat. «Lors d’une audience, j’ai dit au président de la République Bassirou Dio­maye Diakhar Faye que nous avons besoin d’un «Plan Thiès de lutte contre les inondations»», a-t-il déclaré. Dans l’urgence, le maire a déployé un dispositif en mobilisant les services techniques de la ville pour évacuer les eaux et soulager les familles impactées. Il a mis à contribution des camions hydrocureurs pour la vidange des fosses septiques.

Dans un élan de solidarité, le premier magistrat de la ville a offert des denrées alimentaires, des matelas, du ciment aux sinistrés. Toutefois, Dr Babacar Diop considère que ces efforts ne restent que des réponses conjoncturelles. «De manière structurelle, il faut une intervention ambitieuse de l’Etat pour régler définitivement le problème des inondations à Thiès», a-t-il affirmé.

Selon le maire de Thiès, la configuration même de la ville, située dans une cuvette, aggrave le phénomène. Les eaux de ruissellement venant des plateaux de Thiès, situés 100 mètres plus haut, déferlent sur la cité. «J’ai alerté, j’ai écrit à tous les ministres concernés, et j’en ai moi-même parlé au Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye pour lui expliquer l’importance des plateaux de Thiès dans la stratégie de lutte contre les inondations», a confié le maire.

Au-delà des inondations, Babacar Diop met en garde contre une catastrophe écologique et économique. Les plateaux de Thiès, qu’il qualifie de «château d’eau du Sénégal», se dégradent inexorablement. Leur disparition compromettrait l’équilibre hydrique et mettrait en péril la zone des Niayes, réputée pour sa production agricole. «Nous sommes en train de perdre les plateaux de Thiès. C’est toute une économie qui disparaît. Nous travaillons avec des Ong pour fixer les eaux de pluie, mais cela ne suffit pas. Il faut une intervention rigoureuse de l’Etat», a-t-il insisté.

Conscient que le problème dépasse les moyens municipaux, le maire de Thiès a réitéré son appel au gouvernement et au chef de l’Etat. «Nous avons besoin d’un «Plan Thiès de lutte contre les inondations». Depuis plus de vingt ans, des quartiers comme Sampathé, Tokholite, Keur Mame El Hadji, Nguinth, Aiglon ou encore Mbambara Alé Lô, vivent chaque année le même cauchemar. Il est temps d’apporter une réponse définitive.»
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