Diamniadio – Agressions foncières à répétition : Bud Sénégal exige l’annulation des baux

Les anciens travailleurs de la défunte Senprim, qui revendiquent la propriété des terres de leur ancienne société, en excipant de l’autorisation qui leur avait été faite par les autorités étatiques, souhaiteraient que ces dernières expulsent de ces terres tous les prédateurs fonciers qui y rôdent. Par Alioune Badara NDIAYE( Correspondant) –
A Bud Sénégal (Diamniadio), les familles des ex-employés de Senprim ont repris leur activité horticole sur le site. Pour autant, ils émettent encore des craintes du fait des nombreuses tentatives d’expropriation foncière dont ils sont victimes. «On a pu récupérer 12 hectares, c’est ce que vous voyez là. Nous sommes en train de mener nos cultures. Depuis l’avènement de ce nouveau régime, on a recommencé à cultiver», a indiqué, dimanche, El Hadj Diouf, exploitant agricole et fils d’un ex-travailleur de Senprim. Il a fait savoir, document à l’appui, que ces terres couvrant une surface de 30 hectares ont été attribuées en juillet 1995 aux anciens employés de Bud Sénégal.
Ce n’est pourtant qu’au milieu des années 2000 que les problèmes ont commencé pour eux. «Depuis 2006, avec l’arrivée de Farba Senghor, on n’arrivait plus à cultiver là, parce qu’il a dit que c’est l’Etat qui les lui avait accordés. Jusqu’à présent, on n’a pas reçu de notification attestant du retrait de ces terres, et malgré cela, pas mal de gens viennent réclamer ces terres, arguant que c’est l’Etat qui les leur a données», a-t-il relevé. «Il y a Mamour Diallo qui occupe ici quelques hectares, il y a un certain M. Sarr qui dit que l’Etat lui a donné, il y a un certain M. Mbodj qui a déposé de la latérite et du sable ici, et qui dit qu’il a 5 hectares, il y a un certain M. Tounkara qui affirme lui aussi détenir un hectare. Ça, c’est grave», a déploré M. Diouf, appelant les autorités à agir sur la question. «Nous demandons l’annulation pure et simple de ces baux délivrés sur des terres qui nous appartiennent depuis des décennies», a-t-il recommandé. Travaillant depuis plus d’une cinquantaine d’années sur le périmètre, Serigne Mbacké Diouf est revenu longuement sur la procédure ayant débouché sur l’attribution de l’espace de 30 hectares aux ex-employés de Senprim dont il fait partie. Cela dit, il a manifesté la détermination des enfants de ses ex-collègues à se battre pour cet espace. Pour El Hadj Diouf, le combat dépasse les trente hectares, pour embrasser tout le périmètre de Baobab. «Ce sont 1050 hectares pour le compte de l’Etat dont une partie titrée, à savoir le Tf 2374/R. Donc ce qui dort par ici, c’est de l’or, parce que ces hectares peuvent servir à créer des emplois pour la jeunesse», a insisté M. Diouf.
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