Le Pres et ses porteurs, versions italiennes

Il faut espérer que le même spectacle organisé à Milan par le Premier ministre se tienne également dans toutes les régions du Sénégal et dans le reste de la Diaspora. Si la diffusion en direct de la présentation du Programme de redressement économique et social (Pres), tenue en août 2025, n’a pas suffi, c’est que le gouvernement n’est pas arrivé à saisir l’opportunité des nouvelles techniques de communication. En vérité, cet odieux prétexte du Pres s’apparente complètement aux fameuses tournées économiques de Wade et Macky. Il permet d’utiliser les moyens de l’Etat à des fins de politique politicienne.
Diaspora bonds, Pib, dette et autorisation parlementaire, voici autant de concepts ou de termes retrouvés dans le discours alambiqué du président de Pastef et qui, par ailleurs, font état de son talent à faire croire tel un arracheur de dents. Je n’ose pas croire qu’il se méprenne au point d’entretenir autant d’impairs. Il va jusqu’à faire passer l’idée grotesque que la marche programmée du Front pour la défense de la démocratie et de la République (Fdr) est liée au récent réaménagement gouvernemental.
Qu’à cela ne tienne ! Sonko nous a quand même appris que la divulgation de la «dette cachée» relève d’une décision prise sous l’autorité du chef de l’Etat. Par ailleurs, le chef de l’Etat lui a expressément délégué une partie de son domaine réservé, à savoir la politique étrangère en direction des pays du Golfe et de l’Asie. J’allais oublier : le Sénégal est dorénavant membre à part entière du Fmi dédouané, du reste et à cette occasion, de toute responsabilité dans le mal africain. A ce titre, il y exerce fièrement, tout comme les autres nations, ses droits et y réclame toute sa part. Si ça-là ce n’est pas du génie, dites-moi donc c’est quoi-même.
En attendant, qu’on se le tienne pour dit : la réduction du train de vie de l’Etat vise principalement le mobilier de bureau, le carburant et la taille du personnel des administrations. Les appels à candidatures sont définitivement enterrés par le placage du modèle de «l’Administration Trump ou Bush». C’est ainsi que se décline le sens tout trouvé du parti-Etat. Garderons-nous parmi nos souvenirs le rendez-vous que nous ne cessons d’attendre. Cette fois-ci, c’est dans trois ans. Tic, tac , tic, tac.
Birame NDIAYE Waltako