Constats urgents : lenteurs de la justice sur les crimes de sang, les crimes financiers et les passifs sociaux hérités de l’ex-pouvoir néocolonial, confrontation avec l’habitus néocolonial dans l’Administration et l’ensemble de l’Etat, double jeu du Fmi/Bm sur la dette et la baisse des notations, agitation fébrile de l’opposition milliardaire profiteuse de la mal-gouvernance libérale néocoloniale, acharnement des médias néocoloniaux, persistance de la vie chère, du sous-emploi et des inondations hérités du système néocolonial, rester dans l’Uemoa/Cedeao néocoloniales, etc.
Réponses urgentes : Audits et rapports révélateurs de la «dette cachée», du pillage systématique des finances publiques et du foncier, suppression des exemptions fiscales néocoloniales et paiements des impôts dus, plan de redressement, remaniement du gouvernement, voyages gouvernementaux multiples à la recherche d’investissements, appel aux Diaspora bonds, solidarité avec l’Aes, etc.

Sans être plus exhaustif, telles sont les difficultés urgentes et les réponses urgentes de l’actuelle gouvernance de transition souverainiste de Dio­maye/Sonko.

Ayant obtenu la confiance du Peuple par l’engagement de rupture avec le système néocolonial, le pouvoir souverainiste découvre que le pillage des finances publiques par les libéraux de l’Apr/Bby a fait dégringoler le pays au «quatrième de sous-sol» dans le gouffre de la faillite néocoloniale.
On comprend que cette situation impose le réalisme d’une période de redressement dans le cadre de la transition pour éviter l’étouffement intérieur et extérieur qu’espère l’opposition néocoloniale libérale dans l’optique d’empêcher le jet à terme des bases économiques et stratégiques de la rupture souveraine avec la domination impérialiste.

Le remaniement ministériel indique une option nette de répondre à la demande sociale forte de reddition des comptes, des crimes de sang et financiers de la dictature Apr/Bby qui, de 2021 à 2024, a imposé au pays un Etat répressif hors la loi. Ce que la manifestation des victimes est venue rappeler avec force.

Pour démasquer le double jeu du Fmi/Bm et des agences de notation, des mouvements panafricains anti-impérialistes ont lancé une campagne pour un «audit citoyen populaire de la dette». Ce qui va dans le sens de faire de la «dette» une affaire du Peuple pour desserrer les lames tranchantes de la cisaille dans laquelle les «clubs de Paris, de Londres» veulent enserrer le gouvernement souverainiste.

Pour isoler les criminels sionistes auteurs du génocide et de l’épuration ethno-religieuse en cours du Peuple martyr et héroïque de Palestine, les mouvements de solidarité ne cessent d’organiser des manifestations pour réclamer la rupture des relations diplomatiques avec l’Etat israélien.

Pour contrer les provocations médiatiques de l’opposition milliardaire voleuse, des députés et militants de Pastef exercent leur devoir de vigie du Jub, Jubal, Jubanti et d’information, d’interpellation et de proposition au gouvernement souverainiste.

Toutefois, force est de constater l’inquiétante absence de Pastef en tant que parti dans toutes les mobilisations populaires. Absence d’appel et de mobilisation de Pastef en tant que parti à :
– la manifestation des victimes des crimes de sang de l’Apr/Bby, la campagne de l’audit citoyen de la dette, la manifestation de solidarité avec le Peuple de Palestine pour une rupture des relations diplomatiques avec l’Etat génocidaire d’Israël-

Le gouvernement s’occupe de la transition, alors que le parti, tout en expliquant au Peuple, doit le préparer à l’après-transition. Considérer que l’action gouvernementale se suffit à elle-même est une terrible erreur parce que le parti, Pastef, doit absolument être le lien indissoluble entre le gouvernement et le Peuple, pour que ce dernier puisse devenir le rempart qui garantisse la rupture à venir avec la domination néocoloniale de l’impérialisme. Ce que l’impérialisme n’acceptera jamais. Seul donc le Peuple, mobilisé et déterminé, a la force d’imposer le rapport des forces nécessaires pour vaincre l’adversité inévitable de l’impérialisme et de ses suppôts néocoloniaux. Et seul le parti est à même d’assurer, par son travail militant collectivement organisé, la liaison avec les masses.

Tirons les leçons des leaders individualisés : une fois éliminés, tout s’effondre. C’est une des différences entre les expériences africaines et asiatiques. En Afrique, la première phase de la libération nationale et panafricaine a eu des leaders penseurs et acteurs de la révolution indépendantiste, mais les organisations révolutionnaires n’ont pas pu féconder de nombreux dirigeants suffisamment formés et unis sur les plans idéologique et politique pour poursuivre en toute circonstance la lutte jusqu’à la victoire. Retenons ce point sans oublier la dimension de la place et du rôle des classes sociales impliquées dans le processus de libération nationale (nous y reviendrons ultérieurement).
L’œuvre que nous voulons accomplir est la libération nationale du Sénégal dans la perspective de la libération de l’Afrique. Gagner l’élection présidentielle et législative, puis prochainement les Locales, ne sont que des moyens pour aller vers la réalisation de cet objectif libérateur.

Pastef, en tant que parti, donc élaborateur, propagandiste et organisateur collectif, doit se conformer à cette position de son président, O. Sonko, selon laquelle «dans tous les Etats du monde, c’est le parti-Etat qui existe. On gouverne avec ceux qui soutiennent et qui croient au projet, ce sont eux qui peuvent accompagner la démarche».

Alors, allons résolument vers le 1er congrès du parti pour que Pastef redevienne le corps vivant combatif qu’il a été pour vaincre l’Etat néocolonial hors la loi Apr/Bby pour préparer le passage de la transition à la rupture souverainiste.

DIAGNE Fodé Roland