Des opérateurs miniers exploitent dans la clandestinité en Casamance : 68 sites sur 79 ne sont pas conformes à la loi.Par Khady SONKO – 

Comment est-ce possible ? Selon les résultats d’un audit du ministère des Mines et de la géologie, dans le pôle sud, 79 sites miniers ont été examinés. Sur ces 79 sites, 68 sont clandestins, soit seulement 11 sites conformes dans le pôle sud. «68 sont clandestins, ils n’ont pas d’autorisation ou bien la délivrance des actes a été faite par une autorité non compétente», a regretté Birame Soulèye Diop. Il s’exprimait hier aux journées portes ouvertes nationales de son département dont Ziguinchor est la troisième étape. Le ministre a rappelé que la compétence de délivrer des autorisations en la matière est une habilitation spécifique du ministère des Mines et de la géologie.
D’après lui, beaucoup d’acteurs du secteur n’ont pas maîtrisé les procédures et les textes qui réagissent l’exploitation minière. «Ces textes ne sont pas du tout un obstacle à l’exercice de l’activité. Ce sont des garanties de transparence, de sécurité et d’équité. Ces procédures ne sont pas des lenteurs administratives, elles sont des outils de bonne gouvernance. Et leur respect est la seule voie pour assurer une exploitation rationnelle et durable des ressources», a expliqué M. Diop. Revenant sur l’importance des journées portes ouvertes dans tous les pôles économiques du pays, il dit : «Ces journées portes ouvertes ont pour objectif de sensibiliser les opérateurs sur leurs obligations légales et administratives. C’est aussi un moment pour expliquer clairement les procédures d’obtention, de renouvellement et de suivi des titres miniers. Mais, c’est une occasion pour rappeler à chaque exploitant qu’il doit soumettre désormais un dossier complet et conforme.» «Nous ne sommes pas en train de faire une plaidoirie contre les opérateurs. Nous voulons aussi informer les populations aujourd’hui qu’à Ziguinchor, Kolda, Sédhiou, il y a des perspectives d’investissement qu’on peut encadrer, l’Etat étant le premier conseiller pour qu’on puisse investir dans cette activité et y trouver un résultat positif pour l’opérateur, pour la population. On peut s’y engager résolument», a développé Birame Soulèye Diop. A l’en croire, la volonté exprimée par l’Etat du Sénégal à travers la Vision Sénégal 2050 et sur l’Agenda national de transformation, c’est de créer les conditions. «Nous devons travailler à rechercher partout sur l’étendue du Sénégal où se trouvent les ressources, mais nous sommes un Etat qui encadre l’exploitation dans la préservation de l’investissement de l’opérateur, dans le respect des biens, dans le respect des attentes légitimes des communautés qui accueillent ces opérateurs-là», a fait savoir le ministre des Mines et de la géologie.
Il a invité toutes les compétences, qui ont des aptitudes dans le secteur minier, à aller s’inscrire sur la plateforme. «Aujourd’hui, ils veulent que les entreprises minières ne recrutent intégralement que des compétences sénégalaises», informe-t-il.
En 2024, dans la contribution au budget de l’Etat du Sénégal, la région a produit 14 millions de francs Cfa sur 44 milliards générés par le secteur minier, soit 0, 03%. «Au premier semestre 2025, Ziguinchor est à 45 millions, et si on fait le ratio du mois de janvier à maintenant, nous sommes à 165 millions en­grangés par Ziguinchor pour le budget de l’Etat. Cela traduit un esprit clair : les opérateurs savent qu’ils doivent se conformer à la loi, la Direction régionale des mines sait qu’elle doit travailler pour l’intérêt de l’entreprise, de l’Etat et des populations», a dit M. Diop.

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