Rentrée des classes – Téléphone, inondations… : Les gros devoirs à domicile

En privilégiant le terrain plutôt que les seuls espaces centraux, le ministère de l’Education nationale affirme sa volonté d’instaurer un véritable dialogue de proximité avec les acteurs de terrain. «Il ne s’agit plus seulement de transmettre des directives descendantes, mais de recueillir des ressentis, des expériences, des analyses pertinentes et des propositions concrètes», a indiqué Baba Thiam, directeur des Ressources humaines. Ce choix traduit, selon lui, une volonté claire d’ancrer la réflexion et la prise de décision au plus près des réalités locales, dans un esprit de co-construction et d’écoute active.
«La rentrée scolaire constitue toujours un moment décisif dans la vie de notre système éducatif. Elle représente à la fois un point de départ, une opportunité de réajustement et un moment de mobilisation collective. Cette année encore, elle se prépare dans un contexte exigeant, marqué par de multiples défis : ceux liés à l’hivernage, aux réalités du terrain et aux aspirations croissantes de nos communautés», a t-t-il souligné. A en croire le Drh, le ministère de l’Education nationale a amorcé un tournant stratégique majeur avec l’élaboration de la Lettre de politique sectorielle de l’éducation 2025-2029. Celle-ci constitue, pour lui, une réponse aux grands défis du système éducatif sénégalais, à savoir l’amélioration de la qualité de l’éducation et des apprentissages, l’équité et l’inclusion à tous les niveaux d’enseignement, et la gouvernance et l’efficacité du système.
Cette Lettre de politique sectorielle s’inscrit pleinement dans la Stratégie nationale de développement 2025-2029, qui représente désormais le nouveau cadre stratégique de l’action publique au Sénégal. Cette stratégie nationale, portée par une vision de transformation structurelle et durable de l’économie, accorde une place centrale au capital humain, considéré comme un levier de croissance et de développement inclusif.
Il s’agit de faire évoluer le système éducatif vers une société éducative inclusive, performante et formatrice, pour former à l’horizon 2035 un citoyen ancré dans ses valeurs africaines et spirituelles, tout en étant préparé aux défis liés au développement de la science, du numérique et de l’Intelligence artificielle.
De l’avis de Samba Diakhaté, inspecteur d’Académie de Kaolack, le ministère de l’Education nationale a innové cette année en posant un pas important dans le renforcement de la déconcentration. «Les séminaires de rentrée, qui se tenaient d’habitude à Saly ou en tout cas dans les Grands places, se font aujourd’hui sous la forme de concertations régionales en bassin, pour se rapprocher davantage de nous. Nous pensons que cela change tout, parce que ces concertations, forcément, seront plus inclusives. Les syndicats aussi, les différents partenaires de l’éducation vivront autrement la rentrée, en ne se contentant pas d’envoyer quelqu’un au niveau national avec des risques que l’information ne parvienne pas comme cela devait se faire à la base.»
Le porte-parole des élèves a, dans son discours, émis le souhait d’une année scolaire 2025-2026 réussie. Ainsi, il a invité «les autorités éducatives à une meilleure écoute des préoccupations des élèves, un soutien accru à nos projets en faveur de l’environnement, de la discipline et de l’excellence, et surtout la promotion d’un climat scolaire respectueux et propice à l’épanouissement de chacun, et un appui renforcé aux clubs scolaires et aux activités civiques». Birane Diop a réaffirmé la volonté de ses pairs à collaborer activement avec l’administration pour faire des écoles et établissements un lieu de savoir, de valeurs et de propreté, notamment dans les salles de classe.
Au nom des syndicalistes du G7, Cheikh Omar Ndong a tenu à magnifier cette initiative, mais aussi cette franche collaboration entre l’Académie et le G7. Cependant, des préoccupations ont été énumérées. Parmi, celles-ci, il y a le manque de logistique, l’amélioration de l’environnement scolaire, la formation des enseignants en didactique bilingue et enseignement inclusif, la valorisation de la fonction enseignante, le renforcement de capacités des directeurs d’école dans la gestion administrative et financière, entre autres.
Les concertations se déroulent concomitamment dans tous les bassins académiques. Au nom de la société civile active dans le domaine de l’éducation, Boubacar Dieng a invité les parents d’élèves à encourager leurs enfants à aller à l’école dès le premier jour de la rentrée, pour que le «Ubi tay, diang tey» soit une réalité.
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