Les défis sanitaires sont aussi persistants en Afrique, avec des maladies qu’on a du mal à éradiquer. La tenue d’un projet régional, pour renforcer les associations face aux défis sécuritaires et épidémiques, est une réponse à ces questions.Par Alioune Badara CISS – 

Malgré un contexte sécuritaire et épidémiologique critique au Burkina Faso et en République démocratique du Congo (Rdc), une trentaine de professionnels de santé, venus de ces deux pays et du Sénégal, se réunissent, depuis hier à Saly, dans le cadre d’un atelier de suivi-évaluation et de formation. Organisé par Enda Santé avec le soutien de la Fondation Bill et Melinda Gates, cet événement vise à renforcer les capacités et le plaidoyer des Associations de professionnels de santé (Aps) pour améliorer l’offre de services et influencer les politiques de santé.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre d’un projet régional de deux ans visant à doter les Aps d’outils nécessaires pour élaborer et mettre en œuvre des programmes de plaidoyer efficaces. Les travaux de mi-parcours ont révélé des défis majeurs qui freinent la mise en œuvre des plans d’actions élaborés par les associations.
Au Burkina Faso et en Rdc, l’insécurité rend l’accès très difficile, voire impossible, à certaines zones pour les organisations de la Société civile et les prestataires de soins. Des structures de santé ont même été forcées de fermer.
Toujours en Rdc, les épidémies récurrentes d’Ebola et de Mpox ont perturbé les activités. Le Sénégal a également enregistré un cas de Mpox. En plus de ces contraintes, celles financières existent également. Des problèmes de transfert de fonds entre le Sénégal et les autres pays, liés à la différence de zones financières, ont été soulevés. Malgré ces difficultés, Dr Papa Djibril Ndoye, directeur adjoint d’Enda Santé, a souligné les progrès réalisés jusque-là. «Les associations, initialement peu expérimentées dans la planification et le plaidoyer, ont désormais acquis de nouvelles compétences qui leur permettent de mieux identifier les priorités sanitaires et d’élaborer des stratégies adaptées», dit-il.
L’objectif de cette revue à mi-parcours est d’évaluer les acquis, d’identifier les bonnes pratiques et, surtout, d’ajuster les stratégies pour mieux accompagner les Aps. Parmi les participants, il y a des médecins, gynécologues, infirmiers et sages-femmes, entre autres. Mouhammad Faye, agent au ministère de la Santé et de l’hygiène publique, qui a présidé l’ouverture de cette rencontre, a insisté sur le rôle crucial des associations, déclarant que «le rôle des associations est essentiel pour atteindre nos objectifs en matière de santé publique. Leur proximité avec les populations et leur engagement citoyen en font des partenaires incontournables de l’Etat».
Le projet se concentre sur le renforcement des capacités des associations en matière de planification, d’analyse des politiques de santé, d’élaboration de programmes de plaidoyer pour une meilleure accessibilité des services, en particulier pour les populations les plus vulnérables. L’équipe d’Enda Santé a notamment formé les associations à l’identification, la co-création et la mise en œuvre de programmes, car, selon Dr Ndoye, «ils avaient l’habitude seulement de mettre en œuvre», et la nouvelle approche a été «un point très positif dans la mise en œuvre de ce programme». L’atelier a permis de consolider les partenariats et de réaffirmer l’engagement à bâtir, en collaboration avec les autorités sanitaires, «un système de santé plus résilient, plus équitable et centré sur les besoins des communautés».
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