Depuis plusieurs semaines, une campagne médiatique et judiciaire vise à jeter l’opprobre sur un acteur reconnu du paysage médiatique sénégalais. Les faits qui lui sont reprochés, largement relayés, méritent d’être rappelés dans leur contexte, loin des amalgames et de la manipulation.
1. Un contrat en bonne et due forme
L’affaire prend sa source dans un contrat de sous-traitance signé en toute légalité avec Ellipse Projects Interna­tional, sur une durée de dix ans, pour l’accompagnement technique et administratif d’un vaste programme de construction d’infrastructures judiciaires et pénitentiaires.
Ce contrat est dûment rédigé et documenté, dûment enregistré au Sénégal.
Les paiements intervenus dans ce cadre et reprochés à Mme Diagne Mame Bintou représentent un montant d’environ 1 milliard F Cfa, encaissé au moyen de huit chèques étalés sur six années, preuve qu’il s’agit d’une exécution régulière d’engagements contractuels. Le compte est encore bien loin des 21 milliards annoncés partout.
Les prestations réalisées ont nécessité la mobilisation de sous-traitants locaux et étrangers dont des prestataires turcs, iraniens, israéliens et ivoiriens, qui ont apporté leur expertise dans le cadre du projet.
2. Une criminalisation injuste des proches
La procédure a franchi un cap inquiétant avec l’implication de membres de la famille, utilisés comme instruments de pression :
L’épouse actuelle, pourtant malade, a été arrêtée au seul motif d’avoir encaissé ces chèques dans le cadre du contrat, alors que toutes les factures et conventions sont disponibles et vérifiables. Elle officie en tant que gestionnaire de la Sci depuis 2021 en remplacement de Madiambal Diagne, personnalité politiquement exposée.
Un fils a également été cité. En tentant de l’interpeller, les agents se sont rendus au domicile de sa mère –première épouse de Madiambal, très âgée, et convalescente après un Avc -qui a subi des violences lors de cette intervention.
Le gérant du journal Le Quo­ti­dien, un fils de Madiambal, a pour sa part été interpellé pour l’on ne sait quel motif à Ouakam, après avoir volontairement autorisé la police à visiter leurs locaux commerciaux dans la recherche de personnes d’intérêt.
Ces méthodes ne relèvent plus d’une enquête sereine, mais d’une volonté manifeste d’humilier et d’intimider.
3. L’affaire de l’immeuble des Mamelles : une fausse piste
Certains commentateurs ont évoqué un prétendu enrichissement lié à la construction d’un immeuble aux Mamelles. La réalité est tout autre :
Le projet a été financé par un crédit bancaire, octroyé sur la base du contrat dûment établi avec Ellipse.
L’entrepreneur chargé des travaux a failli à ses obligations, laissant un chantier inachevé.
Aujourd’hui, loin d’un signe de fortune, l’immeuble est en situation difficile, son propriétaire étant en retard de paiements auprès d’institutions de la place.
4. Une instrumentalisation politique
Au vu des éléments, il est difficile de ne pas voir derrière cette affaire, une volonté d’écarter et d’humilier un entrepreneur sénégalais, connu pour ses prises de position politiques et ses démarches dans l’affaire Adji Sarr. L’instrumentalisation judiciaire transforme un contrat commercial en prétendue «escroquerie sur dette publique», alors que les preuves matérielles de la légalité des flux sont là.
5. Qui connaît Madiambal, sait qu’il ne fuit pas la Justice de son pays
Une propagande active commente l’injoignabilité et l’impossibilité de poser la main sur Madiambal. Des trois décennies de sa présence dans la vie publique sénégalaise, il aura répondu à toutes les convocations, des plus arbitraires et injustes. Il y a lieu de se poser la question de savoir si sa tête n’est pas mise à prix. Avec la violence des perquisitions et l’acharnement sur la famille Diagne, une affaire «Khadim Bousso bis» n’est pas à écarter.
6. Appel au respect de l’Etat de Droit
Il est urgent de rappeler que :
La Justice doit s’exercer sur la base de faits avérés et de preuves, non d’intentions politiques.
La dignité des familles et le respect des droits fondamentaux ne sauraient être sacrifiés à une logique d’élimination d’adversaires.
7. Que cache l’acharnement contre Ellispe ?
Il y a des questions qui doivent également être posées concernant l’acharnement contre Ellipse Projects. Il est de notoriété publique que dans l’exécution de chantiers pour l’Etat du Sénégal ces dernières années, l’Etat du Sénégal doit deux paiements de 25 milliards à l’entreprise. Ces paiements en souffrance ont occasionné le refus par Ellipse Projets de céder les hôpitaux finis, notamment celui de Tivaouane, et de livrer un packet d’infrastructures judiciaires dans le cadre du Promij dont le Premier ministre Ousmane Sonko a salué la pertinence et son importance devant les associés du groupe qu’il a reçus en audience à trois reprises et dans le communiqué du Conseil des ministres. L’acharnement actuel est-il une façon d’anticiper contre la procédure d’arbitrage que veut intenter le groupe français pour réclamer son dû à l’Etat sénégalais ?
Conclusion :
Cette affaire illustre un dangereux glissement : l’usage de procédures judiciaires comme arme politique. Il appartient désormais à la presse, aux acteurs de la Société civile et à l’opinion de rester vigilants afin que la vérité prévale et que le Sénégal demeure un Etat de Droit, où nul ne saurait être persécuté pour ses opinions ou son engagement.