Madiambal, fugitif ou en exil

Madiambal Diagne a intérêt à rester là où il est. Mieux, il doit faire en sorte que le mandat d’arrêt n’opère jamais, même s’il faut se terrer en Amazonie. Le cas de Mansour Faye doit te servir de leçon. Ce dernier a été kidnappé malgré l’évidence des faits avancés (prix du riz fixé en 2013 et indûment retenu comme prix de référence). Suggérer au mis en cause de faire le mort, ce n’est pas encourager la lâcheté. Les garanties de respect de la présomption d’innocence laissent à désirer.
Le beau-frère de Macky Sall a quand même été retenu d’autorité en prison durant plusieurs mois sur fond d’instrumentalisation des textes de loi. Avec ça, le chef de l’Etat nous parle de justice à rendre, en lieu et place de justice à se faire. En espérant tout de même que le sieur Diagne ne soit pas coupable des faits qui lui sont reprochés, les conditions de poursuite sont loin d’être réunies pour une procédure apolitique.
Il se susurre que 420 milliards de marchés publics ont été octroyés sans appel d’offres. Ainsi, l’entreprise bénéficiaire a payé 21 milliards à Madiambal pour des études architecturales liées aux constructions à réaliser. Reste à savoir si l’appel d’offres était requis. Ensuite, si Madiambal a livré conformément au cahier des charges. Enfin, si sa responsabilité est engagée dans le contrat qui le lie au bénéficiaire des marchés en question. C’est facile de se servir du montant faramineux pour choquer l’opinion. Le Droit est, quant à lui, très sec et appelle à la réalité ou non d’une infraction.
Birame Waltako NDIAYE