Fii – Lancement du Reef lors du Fii : Le Fonsis sur Fonds vert

Le directeur du Fonsis appelle les investisseurs à s’engager dans ce projet Fonds vert énergie (Reef), qui va permettre au Sénégal de financer sa transition énergétique. Le Reef devra être le mécanisme de référence pour le déploiement des financements du Jetp à destination du secteur privé.Par Dieynaba KANE –
En marge du Forum invest in Senegal (Fii), qui s’est achevé hier avec une promesse d’investissements de 13 mille milliards F Cfa, le directeur du Fonsis a lancé un appel aux investisseurs lors d’une table ronde sur le Fonds vert énergie Sénégal (Reef). Lors de cette rencontre, Babacar Gning a fait savoir que le Reef, conçu par le Fonsis, est «un véhicule financier capable de dé-risquer les projets d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique». Il a présenté ce programme hier en soulignant qu’il «interviendra en fonds propres et en dette mezzanine pour stimuler l’attractivité de ces projets auprès des prêteurs traditionnels et investisseurs institutionnels». Il explique : «Avec une taille cible de 200 millions d’euros, la mission du Reef est claire : catalyser le bouclage du financement des projets verts portés par le secteur privé. Compte tenu des enjeux, le Reef n’est pas une option. C’est une nécessité.»
Pour le Directeur général du Fonsis, le Reef représente beaucoup pour les investisseurs, car c’est une opportunité unique pour 3 raisons : «Il y a son rendement et ses impacts socio-économiques, un tri minimum projeté à 13%, alliant performance financière et impacts durables sur au moins 3 domaines.» Il cite «son impact environnemental (500 Mw d’énergie propre à produire), social (près de 3 millions de personnes positivement impactées par les projets) et économique (plus de 5000 emplois directs escomptés)». De même, selon lui, il y a son alignement sur les priorités stratégiques nationales.
Il faut savoir que le Reef est l’instrument financier «de référence choisi par le ministère en charge de l’Energie», au nom de l’Etat du Sénégal, «pour recueillir les financements des partenaires du Jetp destinés au secteur privé». «Son pipeline de projets déjà constitué comprend près de 40 projets d’un montant consolidé de près de 2, 5 milliards F Cfa répartis comme suit : 40% de ces projets concernent le solaire photovoltaïque ; 40% se répartissent entre la biomasse, l’éolien, le stockage et le green mobility ; 20% portent sur des projets d’efficacité énergétique», détaille M. Gning.
Pour coller aux standards internationaux, le fonctionnement du fonds «sera encadré par des mécanismes de gouvernance rigoureux». «Ce sera une entité de gestion indépendante, mise en place en collaboration avec un gestionnaire de fonds recruté par appel d’offres international (le Co-Gp), un comité d’investissement composé principalement de membres indépendants, garant d’une sélection rigoureuse des projets à financer et des rapports trimestriels, assurant une transparence complète.»
Face aux partenaires, il a rappelé que «pendant ces vingt dernières années, la communauté climatique n’a cessé d’alerter, de multiplier les rapports, les cris d’alarme (…) à des réformes profondes, à un changement de cap, à une révolution des consciences et des politiques publiques». M. Gning estime qu’il est crucial de se poser «une question qui engage notre responsabilité collective et notre lucidité». Et de s’interroger : «La bataille pour la transition énergétique doit-elle rester une affaire de discours et de promesses ? Ou bien, au contraire, ne devons-nous pas, une fois pour toutes, la tourner résolument vers l’action ?»
Le Directeur général du Fonsis appelle ainsi les investisseurs à l’action. «C’est la structuration et la création d’un véhicule d’investissement innovant, l’identification d’un pipeline de projets exécutables et l’alignement de cet instrument financier sur les priorités de l’agenda national de transformation économique. C’est une action concrète, mesurable, transformatrice. C’est pourquoi, afin d’éviter que la rencontre d’aujourd’hui ne soit pas une rencontre de plus sur le climat, nous vous invitons à agir. Nous vous invitons à financer à nos côtés cet instrument catalytique qu’est le Reef», a-t-il plaidé. Pour lui, le Reef «n’est pas un fonds de plus. C’est une étincelle». «L’étincelle qui peut déclencher un mouvement irréversible : une émergence verte du Sénégal et de la sous-région qui inspirera toute l’Afrique. Le moment n’est plus aux doutes, mais aux convictions. Le moment n’est plus aux promesses, mais aux preuves. Rejoignez-nous ! Investissez dans l’action ! Investissez dans le Reef», a-t-il déclaré.
dkane@lequotidien.sn