Intentions de financement (13 211 milliards) (des promesses, des engagements ou des projets de financement).
Financements réels (13, 211 milliards) (argent effectivement versé, mobilisé ou utilisé pour les projets).
L’Union des panafricanistes sénégalais (Ups) suit avec la plus grande attention les annonces faites lors du Forum invest in Senegal 2025, qui évoquent la mobilisation de 13 211 milliards d’intentions de financement pour 51 projets stratégiques. Si ce chiffre peut sembler impressionnant, il est impératif de rappeler que l’intention de financement ne constitue en aucun cas un financement effectif ou garanti.
Pour contextualiser, lors du premier forum organisé en 2023, 51 projets similaires avaient été sélectionnés pour un montant de 7000 milliards d’intentions de financement. Aujourd’hui, ce montant est passé à 13 211 milliards, soit une progression de près de 90%. Toutefois, derrière ce chiffre, se cachent des conditions préalables essentielles, sans lesquelles ces promesses risquent de rester lettre morte.
L’intention de financement traduit la volonté d’investisseurs, de bailleurs de fonds, d’institutions financières internationales, de partenaires privés et d’investisseurs nationaux ou diasporiques de mobiliser des capitaux pour le développement d’un pays ou de projets spécifiques. Cependant, cette intention est conditionnelle et dépend de facteurs multiples, parmi lesquels :

La stabilité politique et institutionnelle
Les investisseurs évaluent la sécurité politique, la cohérence des institutions et la capacité de l’Etat à honorer ses engagements. Les tensions politiques, les crises institutionnelles ou les emprisonnements arbitraires diminuent significativement l’attractivité du pays.

La transparence et la rigueur financière
La fiabilité des rapports financiers, le respect des audits et la crédibilité des organes de contrôle tels que la Cour des comptes ou l’Inspection générale des finances sont cruciaux pour la confiance des investisseurs.

Un environnement juridique et
économique
La législation fiscale, la réglementation des investissements, la protection des droits de propriété et la sécurité juridique conditionnent directement l’engagement des capitaux.
La notation souveraine et la stabilité macroéconomique influencent également la décision des bailleurs de fonds.
Le respect des droits fondamentaux et libertés, l’absence de répression arbitraire, la protection des droits civiques et la sécurité des citoyens sont des paramètres essentiels qui conditionnent la perception du pays à l’international.

Les différents types de financement et leurs implications
Les intentions de financement peuvent se matérialiser sous plusieurs formes :
Investissements directs étrangers (Ide) : capital mobilisé par des entreprises privées ou des consortiums internationaux pour financer des projets spécifiques.
Prêts concessionnels ou crédits : fonds accordés par des institutions financières internationales à des conditions avantageuses.
Partenariats public-privé (Ppp) : collaboration entre l’Etat et des investisseurs privés pour la réalisation et l’exploitation d’infrastructures ou de services.
Subventions et aides bilatérales ou multilatérales : financements non remboursables destinés à soutenir des projets d’intérêt public.
Chaque type de financement est soumis à des conditions strictes, et l’engagement réel des fonds dépend directement du climat global de confiance dans le pays.
Intentions vs investissements effectifs :
Il est crucial de comprendre que 13 211 milliards d’intentions ne signifient pas que 13 211 milliards seront effectivement mobilisés. Les intentions peuvent rester au stade de promesses, d’expressions d’intérêt ou de pré-engagements. L’investissement réel nécessite un cadre sécurisé, transparent et stable, incluant :
-Des institutions fiables et crédibles ;
-Une gouvernance respectueuse de la loi et des citoyens ;
-Un environnement macroéconomique stable ;
-Une sécurité juridique et politique des projets financés ;
-La mise en œuvre des engagements internationaux et nationaux.
Sans ces conditions, il est probable que ces intentions ne se concrétisent pas et que le Sénégal perde une opportunité majeure de développement.
Sur les risques et alertes, l’Ups met en garde contre les célébrations prématurées et la glorification de chiffres qui ne reflètent pas la réalité des flux financiers, car les risques sont multiples :
-Les intentions de financement peuvent être retirées si l’environnement politique reste instable.
-Les investisseurs peuvent reculer face à des emprisonnements arbitraires ou à la répression des libertés.
-Les partenariats financiers sont fragiles si la transparence et la rigueur des institutions ne sont pas assurées.

L’appel à l’action et recommandations
Pour que ces intentions de financement se traduisent en capitaux réels, l’Ups exhorte le gouvernement et les autorités à :
-Garantir la stabilité politique et institutionnelle, en respectant la Constitution et les droits fondamentaux.
-Assurer la liberté d’expression, la protection des citoyens et l’arrêt des pratiques arbitraires.
-Renforcer la transparence et la rigueur dans la gestion des fonds publics et des partenariats financiers.
-Créer un cadre économique, fiscal et juridique favorable aux investissements directs et indirects.
-Maintenir la crédibilité des engagements internationaux et nationaux pour renforcer la confiance des bailleurs.
L’Union des panafricanistes sénégalais (Ups) rappelle que les 13 211 milliards d’intentions représentent un potentiel, une promesse de capitaux qui peut transformer le Sénégal, si et seulement si les conditions nécessaires sont réunies. L’Ups restera vigilante et engagée pour que ces promesses ne restent pas lettre morte et que les investissements se traduisent par :
-La création d’emplois ;
-Le développement d’infrastructures stratégiques ;
-L’innovation et le renforcement du tissu économique national ;
-Une croissance durable et équitable pour tous les Sénégalais.
L’Union des panafricanistes sénégalais (Ups) appelle donc à la responsabilité, la transparence et la rigueur, pour que le Sénégal transforme ces intentions de financement en investissements réels et durables, au service du Peuple et de l’Afrique.
Bougar DIOUF
Président
Union des panafricanistes Sénégalais (Ups)