Depuis bientôt deux ans, l’Exécutif peint un tableau noir du Sénégal ; l’assimilant même à un pays au sous-sol, en dépit des héritages établis légués par le régime du Président Macky Sall :
– des infrastructures de renom impactant notre souveraineté et la mobilité ;
– la croissance économique projetée à deux chiffres avant Covid ;
– une diplomatie rayonnante et respectée ;
– une agriculture diversifiée et qui nourrit son homme ;
– une reproduction énergétique maîtrisée et diversifiée avec le solaire et l’éolienne ;
– des contrats d’exploitation pétroliers et gaziers ficelés avec un contenu local adapté ;
Bref, une économie en transformation.
A la pantalonnade d’un Plan de redressement, ils multiplient les actes et appels au sacrifice et à l’effort collectif.
Le paradoxe est que la population, dans sa majorité, ne sent pas, ne voit pas un partage de ces efforts sollicités. Le fossé s’élargit et l’exemplarité disparaît.
En effet, pendant que le Peuple est appelé à se sacrifier, aucune remise en cause sérieuse du fonctionnement de l’Etat n’est engagée.

Les marques de décalage sont
nombreuses :
– les caisses noires ne sont plus des péchés, mais se démultiplient ;
– l’avion de commandement au service d’activités politiques ;
– des cabinets étoffés malgré la crise évoquée ;
– les bourses de sécurité familiale suspendues ;
– la proximité politique réduit en silence l’engagement de l’appel à candidatures sur les nominations ;
– une fiscalisation à outrance non partagée avec le secteur privé et les forces vives ;
– certains dossiers aux allures de scandales sont à la limite censurées et font des prisonniers politiques ;
– les populations de Ngui­ranene à Touba et du Nord laissées à elles-mêmes suite aux inon­dations et à la crue du fleuve ;
– sur certains dossiers judiciaires, on note une volonté d’humilier à tout prix et un traitement de rigueur à sens unique ;
– l’entrepreneuriat et la création de richesse sont devenus des risques ;
– la disjonction sociale s’élargit ;
– la colère n’est plus seulement sociale, elle est économique et morale ;
– les interdictions de sortie de territoire sont appliquées avec brusquerie à d’honnêtes citoyens ;
– l’engagement sur la criminalisation de la loi sur l’homosexualité n’est plus une priorité ;
-Le coût de la vie [den­rées, location, scolarité…] prend l’ascenseur avec une impuissance de régulation bornée.
La liste est aussi oblongue, variée qu’atterrante.
Le Sénégal traverse une période charnière où le populisme et la démagogie sont les maîtres-mots et modes de gouvernance, en lieu et place de politiques publiques structurées et réalisables qui garantissent les droits des citoyens, améliorent la justice sociale, nivellent les disparités et promeuvent la croissance économique.
Je les invite à assumer la rigueur dans toute sa plénitude ; à renoncer aux passe-droits, à l’injustice, à la volonté d’humilier ; à penser à l’activité économique et aux couches vulnérables.
L’exemplarité ne doit pas être un discours ou un symbole, mais la condition du respect.

Maïssa Mahecor DIOUF
Adjoint au Maire commune de Fatick
Membre du Secrétariat Exécutif de l’Apr