Malgré les difficultés financières liées aux coûts de construction, un monde économique peu motivé et l’indifférence initiale du public, la manifestation a accueilli vingt-sept millions de visiteurs en six mois.

L’Exposition universelle d’Osaka s’est refermée lundi 13 octobre après avoir accueilli, pendant six mois, plus de vingt-sept millions de visiteurs venus admirer les 160 pays et régions, dans un parc architectural désormais voué à être démantelé. Trois ans après Dubaï, l’Expo-2025 se tenait sur l’île artificielle de Yumeshima à Osaka, avec pour emblème un imposant grand anneau de bois de deux kilomètres de circonférence et vingt mètres de haut entourant les pavillons nationaux. Cette immense construction sera démantelée, mais une section de deux cents mètres sera préservée sur place, selon les organisateurs. Signe de sa popularité, une lycéenne a lancé une pétition, signée par 7000 personnes, pour sauvegarder la structure entière. Les pavillons des pays participants, eux, seront démontés d’ici février 2028. L’événement a bénéficié d’un succès populaire inattendu avec plus de vingt-sept millions de visiteurs dont vingt-deux millions de billets vendus, selon les chiffres officiels. Et malgré les difficultés financières liées aux coûts de construction, un monde économique peu motivé, le désintérêt initial du grand public et un appétit médiatique très relatif. Cela reste en deçà du record de soixante-quatre millions de visiteurs de l’Expo de Shan­ghai-2010.

Météorite martienne et cœur artificiel
Organisées depuis 1851, les Expositions universelles offrent l’occasion aux pays participants de rivaliser via l’architecture des pavillons et la présentation de leurs cultures et technologies. L’Expo de 1889 laissa pour héritage la Tour Eiffel à Paris, celle de 1900 le Petit et le Grand Palais. A Osaka, une météorite martienne et un cœur artificiel battant cultivé via des cellules souches figuraient parmi les attractions vedettes. Si maints pays vantaient des innovations technologiques, le pavillon fran­çais abritait des statues de Rodin, une tapisserie de Aubusson dans le style du studio d’animation Ghibli, ou encore une gargouille de Notre-Dame. Il a attiré 4, 6 millions de visiteurs. Le pavillon a été largement cofinancé par plusieurs partenaires, comme le géant du luxe Lvmh, les Vins d’Alsace, ou encore l’assureur Axa. Son Commissaire général, Jacques Maire, fait part à l’Afp d’«une vraie satisfaction», tout en rappelant les «difficultés à vendre» l’événement. «Nous, on ne peut pas montrer une valise ou une robe pour présenter nos produits. On a choisi une proposition artisti­que» avec un film diffusé aux visiteurs. «Ce qui permet d’ajouter une image à la reconnaissance de la marque» au Japon, a indiqué à l’Afp, Tho­mas Buberl, Directeur général d’Axa. L’occasion de renforcer sa visibilité sur un marché nippon où il reste minoritaire face aux assureurs japonais, tout en étant l’une des plus grosses firmes françaises implantées dans l’archipel. Il s’y affiche en nette progression sur l’assurance-vie, sur fond de fort vieillissement démographique et de besoins accrus dans la santé, explique Thomas Buberl. La prochaine Expo­sition universelle est prévue en 2030 à Ryad, en Arabie saoudite.
Le Figaro