Somone – Lutte contre les Vbg : 35 «ambassadeurs» formés pour promouvoir la «masculinité positive»

Dans le cadre de la lutte contre les Violences basées sur le genre, 35 ambassadeurs ont été formés pour promouvoir la masculinité positive. Par Alioune Badara CISS –
Le Réseau paix et sécurité des femmes de l’espace (Respeco), en partenariat avec Onu-Femmes, a tenu une session de formation intensive de trois jours visant à outiller 35 «jeunes adultes ambassadeurs» et champions pour la promotion de la masculinité positive et l’élimination des Violences basées sur le genre (Vbg). L’initiative cherche à adapter le concept de masculinité positive aux réalités africaines et sénégalaises pour un impact concret sur les comportements. L’objectif principal de cette session était de former des personnes capables de faire le plaidoyer et le lobbying auprès des communautés et des décideurs pour éradiquer les violences faites aux femmes. Mme Diabo Ndiaye, présidente de Respeco, a souligné que si le terme «masculinité positive» est souvent associé au Canada, le concept n’est pas étranger aux sociétés africaines traditionnelles. «La masculinité positive est un concept qui vient du Canada, mais nous, en Afrique, on a aussi des hommes qui incarnent la masculinité positive dans nos sociétés traditionnelles, ceux qu’on appelle généralement les «gorou mbotaay», les «camigne». Donc, ce n’est pas un concept qui est nouveau chez nous. Peut-être ce qu’on a essayé de faire, c’est de traduire ça en actes concrets et l’adapter à nos réalités africaines et sénégalaises», a-t-elle déclaré.
La formation a mis l’accent sur les techniques de communication et l’influence des communautés. Les 35 participants, choisis selon des critères rigoureux liés à leur comportement exemplaire et leur visibilité, comprennent de grands acteurs, des sportifs et des influenceurs. La nécessité d’une telle mobilisation est justifiée par la persistance et la gravité des violences faites aux femmes. Mme Diabo Ndiaye a dressé un tableau alarmant de la situation : «Il ne se passe pas de mois ou semaines sans qu’une femme ne soit victime de violences. Soit elle fait l’objet de meurtre, soit d’agression, ou bien des choses qu’on ne peut même pas décrire. Si on prend les chiffres, elles sont à un taux de prévalence de plus de 70%.» L’espoir réside dans l’engagement de ces ambassadeurs à changer les mentalités. Les participants ont clôturé la formation par des séances de simulation pour mettre en pratique les techniques de lobbying et de plaidoyer.
Pour Seynabou Gaye, actrice, réalisatrice et fondatrice d’une maison de productions, l’initiative est cruciale. «C’est une très bonne initiative. Vraiment, c’est une cause à défendre. Je trouve que les Violences basées sur le genre, c’est un phénomène doit on doit parler en permanence, et il faut aussi former des gens pour qu’ils puissent communiquer ; c’est super important», dit-elle. Elle a ajouté que l’importance de former des porteurs de voix est capitale, d’autant plus que les ambassadeurs sont «des artistes, des acteurs, des influenceurs, des étudiants», qui sont constamment en contact avec diverses tranches d’âge. Mme Diabo Ndiaye de Respeco a conclu en réitérant la nécessité d’un effort collectif : «Nous devons tous nous unir, nous soutenir. J’espère que lorsque nous serons à leurs côtés, nous pourrons en parler aux communautés.» Ainsi, les 35 ambassadeurs et champions sont désormais outillés et prêts à commencer leurs activités sur le terrain pour promouvoir des comportements non violents et équilibrés au sein des populations.
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