La Directrice générale du Fmi a conforté les déclarations des autorités sénégalaises concernant la dette du pays. Elle est même allée jusqu’à les rassurer sur la conclusion d’un accord de partenariat avec le Fonds.

Les autorités sénégalaises ont dévoilé une dette cachée. La Directrice générale du Fmi, qui en a fait la révélation hier, a ajouté que les deux parties se sont engagées pour signer enfin un accord, qui va faire avancer le niveau de coopération.
Le Fonds monétaire international semble jouer avec les nerfs des autorités sénégalaises. Il n’y a pas encore si longtemps, Mme Kristalina Geor­gieva, la patronne du Fonds, avait douché l’enthousiasme de ceux qui espéraient voir les deux parties conclure un accord imminent. Julie Kozack, la directrice de la Communi­ca­tion, s’était même lancée à avancer un délai pour la signature d’un accord de partenariat. Hélas, à force d’attendre, face à ce louvoiement, les agences de notation, notamment Moody’s, ne se sont pas empêchées de dégrader la note souveraine du pays.
Face à cette situation, les médias présents à Wa­shing­ton, pour les Rencontres annuelles conjointes, ont interpellé la Directrice générale du Fonds, Mme Geor­gieva. Sa réponse a cette fois-ci été nette : «Je vais commencer par accorder tout le crédit nécessaire aux autorités sénégalaises qui ont mis à jour un grand problème de comptes erronés. Il y avait une dette cachée, et elles l’ont rendue publique. Se rendre compte de ce qui est arrivé, à quelle ampleur, a pris du temps. Nous avons maintenant des clarifications. Et je peux vous dire qu’à la suite de cela, le Sénégal a demandé un accord avec le Fonds, et ils le veulent pour l’immédiat.»
La Directrice générale a indiqué que les choses se mettaient en place : «J’ai rencontré la délégation sénégalaise ici, et nous avons eu une discussion très constructive, portant sur les objectifs du programme, et il s’agit de voir comment mettre cela en œuvre. Nous allons envoyer au Sénégal une équipe du Fonds, juste après les réunions conjointes. Cela veut dire que nous nous mettrons en œuvre aussi vite que les conditions le permettent.»
Elle a fait le parallèle avec la situation de l’économie du Sénégal, en disant : «Nous ne parlons pas ici des agences de notation. Mais je peux dire que le Sénégal a un très grand potentiel, avec une gestion économique saine.» Elle a ajouté que le pouvoir en place «pourrait faire beaucoup de choses pour sa population».
Tout cela ne semblait pourtant pas avoir mis en place l’occasion de mettre enfin en œuvre un programme de coopération.