Plusieurs malfaiteurs ont brisé des fenêtres pour s’emparer de bijoux, ce dimanche matin, dans le célèbre musée du centre de Paris.

C’est un cambriolage spectaculaire, au retentissement mondial. Le Musée du Louvre a été braqué, ce dimanche matin, par plusieurs individus qui ont réussi à s’échapper avec des bijoux. Alors que le site est fermé pour la journée, le Parquet de Paris a ouvert une enquête en flagrance et saisi la Brigade de répression du banditisme (Brb). Selon les premiers éléments de l’enquête, les malfaiteurs, quatre en tout et entièrement cagoulés, sont arrivés avec deux TMax, des scooters très puissants. Ils ont accédé au bâtiment côté quais de Seine, où se déroulent des travaux. C’est grâce à une nacelle qu’ils ont pu accéder directement à la salle visée, dans la galerie d’Apollon, au premier étage. Après avoir brisé des vitres à l’aide d’une disqueuse, deux hommes ont pénétré à l’intérieur. Ils se sont attaqués aux deux premières galeries : celle de Napoléon et celle des Souverains français. Au total, les voleurs auraient raflé neuf pièces de la collection de bijoux de Napoléon et de l’impératrice : collier, broche, diadème… Toutefois, le fameux Régent, le plus gros diamant de la collection, pesant plus de 140 carats, n’a pas été subtilisé. Le préjudice est en cours d’évaluation à partir des photos des pièces manquantes.

«Certains diamants peuvent être vendus au détail»
Selon nos informations, l’un des bijoux a été retrouvé à l’extérieur. Il s’agirait de la couronne de l’impératrice Eugénie, d’une valeur inestimable, qui a été endommagée. L’une des questions qui se posent à l’heure actuelle, est de savoir si les bijoux ont d’ores et déjà été fondus pour en revendre l’or, comme ce fut très certainement le cas il y a un mois, avec les pépites d’or dérobées au Muséum d’histoire naturelle. «Le risqué, c’est que certains diamants peuvent être vendus au détail, ce qui rendrait la reconstitution des bijoux très difficile», explique une source proche de l’enquête. Il n’y a pas de blessés à déplorer, a indiqué la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui est arrivée très vite sur place. D’après nos informations, les malfaiteurs ont pris la fuite sur les deux TMax, en direction de l’autoroute A6. Ils ont été filmés par la vidéosurveillance. Si tout le monde est sain et sauf, des témoignages de personnes qui ont assisté à la scène décrivent une panique générale des visiteurs. «La police courait près de la pyramide et tentait d’entrer dans le Louvre par les portes latérales vitrées, mais elles étaient verrouillées et impossibles à ouvrir», décrit Kacie, une internaute qui se trouvait à l’extérieur du musée. «A l’intérieur, tout le monde courait et frappait aux portes vitrées pour sortir, mais en vain. La police et la gendarmerie sont arrivées», poursuit-elle.

Une galerie qui renferme les collections les plus précieuses
Le Musée du Louvre, le plus fréquenté du monde avec plus de 9 millions de personnes par an, a déclaré sur X que le site resterait fermé ce dimanche «pour raisons exceptionnelles». La galerie d’Apollon, lieu emblématique du musée et du palais du Louvre, renferme une partie des collections historiques les plus précieuses. Elle a rouvert officiellement ses portes au public le 15 janvier 2020, à l’issue de travaux et de réaménagements muséographiques conduits par le musée.

Le ministre de l’Intérieur et ancien Préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, s’est exprimé en milieu de journée pour donner les premiers éléments de l’enquête. Il s’agit «manifestement d’une équipe qui avait fait des repérages», a-t-il déclaré, entre autres, sur France Inter. Ce vol en plein jour et en public interroge en tout cas sur les conditions de sécurisation des œuvres. Ironie du sort, ce vol par effraction de fenêtre et de vitrine dans la galerie d’Apollon fait écho à celui des joyaux de la Couronne qui avaient été visés en 1792, par escalade de la façade et bris de fenêtres. Autre coïncidence, ce mois-ci est le mois centenaire de la mort du voleur de la Joconde, Vincenzo Peruggia, un ouvrier vitrier qui, à la fermeture du musée, avait décroché le tableau, enlevé la vitre et caché la toile sous sa blouse.
Le Parisien